Dernier ajout : 6 mars 2022.
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Lorsque les éditions de l’Amourier m’ont demandé de suivre l’édition de Décapole, le premier recueil d’Yves Ughes, ce qui m’a frappé d’abord fut que le découpage du texte, fait de vers très courts, ne correspondait ni à la syntaxe, ni au rythme, ni au souffle du texte. On retrouvait dans la parole d’Ughes quelque chose de l’imprécation prophétique, ample et rugueuse, aux images fortes, puisées au quotidien, au corps, comme sans apprêt.
Je savais les engagements de l’auteur, sa passion, d’enseignant, ses scrupules syndicaux, ses positions politiques. J’allais apprendre la vigueur de sa foi. Issu d’une famille de communistes italiens venus en France pour fuir le fascisme, il a embrassé la foi protestante, en la tissant à ses convictions politiques, à son attachachement au sort des humbles.
Aussi ai-je reçu comme un honneur rare ses prédications. Il savait que mon chemin avait été comme à l’inverse du sien : athée et matérialiste, j’avais été élevé dans le milieu de l’immigration italienne, économique, celle-là, parmi les bondieuseries du catholicisme populaire. Cela ne m’empêche aucunement de garder un grand intérêt pour les théologies, de me replonger régulièrement dans la Bible et ses commentaires, et de regarder avec beaucoup de curiosité l’agiographie la plus naïve.
Après avoir publié Décapole et Par les ratures du corps, Ughes me faisait parvenir Capharnaüm, douze stations avant Judas, et je m’empressai de lui demander l’autorisation de mettre ce texte en ligne. Et comme je vois une grande cohérence entre ses textes poétiques et ses prédications religieuses, je lui en ai proposé la publication dans ces Bribes.
Il a accepté. Je l’en remercie.
Raphaël Monticelli
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