JEAN-LOUP MARTIN
En lisant une phrase de Philippe Deleveau
J’habite mon âme. Paysage de flammes.
Je hante mon corps. Rocher tumultueux dans l’océan.
La musique : paysage.
Paysage, ma vie. Tu brûles, mon âme, ma chair. Tu brûles et je vis.
La musique habille de lianes colorées mes jours
(Doux comme les hautbois).
L’archet suscite mon cœur et mes poumons
– Ô combien vivants –
(Verts comme les prairies).
Ma vie, tu valses et vibres et vibrionnes
(Valse mélancolique et langoureux vertige) ;
Tu ruses et t’uses et broies mes nerfs – ma vie –
Et brûles mes veines et braises mes muscles – ma vie –
(Le violon frémit comme un cœur qu’on afflige).
Ma vie, tumultueux océan, tu hurles et hulules et claques et craques,
Parcourue de tempêtes
– Ô combien vivantes –
Je t’habite et te hante – à la vie à la mort
(La musique souvent me prend comme une mer !).
*Les mots en italiques et entre parenthèses ont été « empruntés » aux Fleurs du Mal de Charles Baudelaire