MICHEL BUTOR
Pour tous ses amis et abonnés
Ce texte a été publié dans le catalogue de l’exposition de l’artiste Marie Morel (juillet-septembre 1994) au centre d’art contemporain de Forcalquier. Comme la plupart des autres textes de Michel Butor publiés sur ce site de Bribes, il figure au tome X de ses œuvres complètes aux éditions de la Différence.
45) Il faudrait détailler à la loupe : vagues oranges, montagnes rouges, horizons violets, villes bleues.
46) Ce sont nos secrets : sports d’or, manteaux d’argent, fenêtres grises, fruits sombres.
47) A votre gré les ceintures de l’hiver racontent le chemin de l’école.
48) Un peu de lèvre par ici, un peu d’ongle par là.
49) On attend la nuit pour les assemblages. C’est là que se déplie en toute liberté l’imagination de la jardinière. On transplante chacune des pousses ; on réalise des massifs, des progressions des perspectives, et les textes se répondent comme les chuchotements dans les allées des parcs.
50) Regard dont les chroniques nous mettent en communication avec les neiges de l’hiver et les brouillards des naissances.
51) Devinez qui je viens de rencontrer juste avant d’arriver chez vous ! Le plus étrange c’est que j’avais rêvé de lui la nuit dernière alors qu’il y a des semaines, des mois, des années que je n’avais plus pensé à lui.
52) En miniature, les théâtres des naissances.
53) Regardez de mieux en mieux ; vous verrez les perles de la naissance à côté des ceintures de l’école.
54) Et n’oubliez pas cette lucarne-ci où les vagues de la neige préparent les brouillards des montagnes.
55) L’un à côté de l’autre comme des hublots dans un avion : déserts et récits, ceintures et fourneaux, sucs et phrases.