RAPHAËL MONTICELLI
Ce texte figure dans le catalogue de l’exposition Métamorphoses de l’écriture, Bruno Mendonça, médiathèque de Contes ed. 2010
Les citations de Bruno Schulz sont tirées de Le sanatorium au croque-mort, Denoël ed.1974 dans la traduction de Thérèse Douchy
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Le Livre... Jadis, au petit matin de mon enfance, à la première aube de ma vie, sa douce lumière éclairait l’horizon.
Bruno Schulz
Si le monde est une vaste bibliothèque, comme on l’a affirmé, Mendonça répond que la bibliothèque est un vaste monde »
Pierre Tilmann
Des livres. Des livres à perte de vue. « Perte de vue ... » Malheureuse formule. Livres en recherche de vue. En construction de vision. Le monde n’est pas « comme un livre », il est submergé de livres. Tout ce qui nous en apparaît y est livre. Livré. Livrable. Et les livres s’ouvrent sur des livres. À chaque phrase. À chaque mot. À chaque signe. À chaque trace. Que la langue et sa graphie nous soient connues ou non chaque livre ouvre sur des livres chargés de mondes pleins de livres, pleins de signes ouvrant sur des livres pleins de mondes, et encore et toujours... Voilà ce que je dirais en première approche de l’oeuvre de Bruno Mendonça. Il m’est toujours apparu ainsi portant en lui, avec lui, après lui, le rêve sans limite d’une bibliothèque sans limites. À ce point, il me manque un élément majeur. Bruno Mendonça est un corps. Un corps rêvant. Un corps rêvé. Un corps rêvant d’autres corps dans la multitude des corps. Un corps chargé de corps souffrants. Y-a-t-il seulement une frontière entre les corps et les livres ?