Monde imaginal, intermédiaire entre le monde sensible et le monde de l’idée.
Serait-ce une période de plus-que-vie, lieu d’approche d’un autre corps du monde, où les éléments affleurent sans début ni fin, sans cause ni destinée ? Réceptacle du songe où un message de l’esprit peut prendre forme.
C’est un lieu où l’on échappe au temps, lieu qui n’est pas matériel, et qui est vrai. Il n’est pas espace de fuite mais au contraire entrée de plain-pied dans le temps, car échapper au temps c’est y être infiniment, non pas dans son histoire incarnée et mortelle mais dans sa profonde matrice.
Dans le monde imaginal, ce qui a été vécu est non-disparu, toujours-là avec la même tenue d’existence qu’à l’origine, car il n’y a plus d’origine, ni de fin.
Cela ne donne-t-il pas quelque moyen de se savoir au monde ? L’essentiel serait de vivre dans une toujours plus forte connivence avec lui, bien qu’il ne nous laisse aucun espoir précis ; vivre pas seulement dans le monde mais avec lui.