Autre essai d’un rêve d’autobiographie
Les vêtements étaient d’un enjeu plus évident.
AOI
Je savais que, selon qu’ils montreraient -ou non- telle ou telle origine plus ou moins appréciée, ils me vaudraient honte ou tranquillité... Je commettais pourtant de régulières bévues : ce qui m’avait séduit chez ce tailleur que mes parents retrouvaient chaque printemps avec une régularité qui me semblait éternelle, faisait rire mes camarades... Cette veste -qu’à dessein j’avais choisie en velours à larges cottes, à boutons de métal, et un peu ample- ne m’attirait que moqueries. Ces chaussures lourdes, à épaisse semelle que je rêvais de conserver des dizaines d’années, pour lesquelles je m’étais soudain pris d’affection à l’idée des longs services qu’elles devaient me rendre- furent bientôt remisées pour que cessent les railleries.
AOI
J’en étais arrivé à considérer mes fautes de goût comme un défi, une manière de vivre...