ALBERTINE BENEDETTO
Je découvre avant toi combien tu aspires à la quiétude. Combien te lasse l’incessante récrimination de la vie. Figuration du grand repos. Que le monde tourne autour de ton axe immobile ! Ataraxie. Et tu lèves un regard absent ou prends machinalement la cuillère du bout des doigts.
Un babil d’enfant, un gazouillis d’oiseau te retiennent. Comme si tu t’étonnais devant tel appétit, tu te penches vers eux devenus des énigmes.
Tu rejoins la silhouette qui marchait un peu en avant de toi. Vos ombres se confondent, soudées par ce que disent les autres qui enfin te reconnaissent. Un des leurs. Prêt à consentir à la défaite. Ou à l’apaisement. Tout dépend du versant d’où la langue nomme ce qui n’a pas de nom.