ALBERTINE BENEDETTO
Glaciation entre dedans
où s’agglutinent les syllabes
et dehors
vif comme une nappe
retournée-lancée dans le vide
festin pour les oiseaux
où tu n’as plus ta place
dehors qui s’éloigne
à portée de voix comme on dit
mais si
alors c’est neige et monde feutré
la douce hésitation de la voix qui s’efface
oui mais c’est encore trop beau
ce n’est pas cela neige
mais attente blanche du regard ou de la main
pour passer le pont
se raccorder au nombre
au lieu qu’on reste là
avec tous ses discours givrés à l’entre- soi