JEAN-LOUP MARTIN
Nuit
tu t’éveilles rouge
et tu m’uses les yeux
ta jambe
caresse mes souvenirs
et mes espoirs opiniâtres
Nuit
je te chevaucherai
jusqu’à la fin des temps
Je serai le pilote aux yeux toujours ouverts
aux mains toujours offertes
et tu seras la femme aux jambes toujours lisses
aux regards toujours précieux
*
Nuit
tu engloutis mon navire fourbu
voile blanche au ciel noir
sillage refermé sur la mer éperdue
mon visage enfoui au fond de la plaie
rouge