RAPHAËL MONTICELLI
Centre Georges Pompidou :
“Dyonisiac” exposition collective
Subversive, l’œuvre de l’artiste Dyonisiac. Et habitée par “ l’exaltation de la vie, du flux et de la joie ”. Voilà ce qui est dit.
L’artiste Dyonisiac est un produit rare. C’est forcément un homme. Il ne nous vient que des pays du libéralisme le plus avancé. Il est défendu par les galeries les plus en vue. Le Centre Pompidou coproduit la plupart du temps les œuvres qu’il présente de lui.
L’artiste Dyonisiac élabore son œuvre selon ces grandes problématiques qu’il emprunte aux démarches du début du siècle dernier : déchet, récupération, collage et dérivés, accumulation, multiplication... L’œuvre Dyonisiac donne volontiers dans le trop-plein.
Pour faire du neuf, l’artiste Dyonisiac ripoline Duchamp, met Schwitters au goût du jour et contribue à la domestication de Beuys. Il lui arrive enfin d’utiliser des moyens très modernes, comme l’automatisation, la production du froid, l’image animée, les matières synthétiques et la pâte à modeler.
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Centre Georges Pompidou :
Rétrospective Gina Pane
Une trajectoire. Une œuvre. Un destin. L’art : ce qui relie l’artiste, la terre et le ciel. Un parcours d’intelligence et d’émotion. Entre le drame et le rite. Entre le geste – fugace – et ses traces –tragiques... Tout le travail de Gina Pane : glisser l’art entre le geste et sa trace. Sang sur du coton, trace de doigts sur le sable, rasoir sur la peau, photo de la trace du doigt, vidéo de l’errance du corps dans un espace fermé ; Utilisation prémonitoire de la vidéo. Tragédie de la trace. Le corps au monde. Le corps à l’œuvre. Le corps comme œuvre. Le corps souffrant. Le corps mourant.
Gina Pane, la religion de l’art.
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Hôtel des arts et ESPACE Peiresc, Toulon :
Claude Viallat
Viallat ? On le sait, c’est la répétition, toujours, de la même forme depuis près de 40 ans.
Or, la répétition n’exalte pas la forme : elle la neutralise. Et dans le retrait de la forme, ce qui explose, c’est l’invasion jubilatoire du monde par la peinture. Ce que nous apprend Viallat, c’est la nécessaire invasion du monde par l’art ; c’est qu’il n’y a pas de limite au déluge des couleurs, au tourbillon des gestes, à la danse des formats. Qu’il n’y a pas de format, de support, d’objet, d’espace que l’art ne puisse habiter. Que l’art nous allège du fardeau étouffant du monde. Malgré tout.