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ALAIN FREIXE

Freixe, Alain, Passage du corbeau

© Alain Freixe
Publication en ligne : 7 mars 2021
/ Bibliophilie

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Artiste(s) : Picquet

J’ai rencontré Yves Picquet au Carré d’Art à Nîmes à l’occasion d’un salon du livre d’artiste. Je venais signer les colophons d’un livre que j’avais fait avec Jacques Clauzel à ses éditions « A travers ».
Yves Pïcquet est un artiste plasticien dont l’essentiel de l’œuvre est conservé à Brest dans le cadre de la Bibliothèque Municipale et du Musée des Beaux-Arts. On peut découvrir son travail en visitant son site : https://yvespicquet.wordpress.com.
Yves Picquet s’intéresse à la pratique du livre d’artiste depuis 1984.
J’ai fait 4 livres dans le cadre de ses éditions Double Cloche : Et ce n’est rien la pluie en 2006 ; Ce qui reste d’un tas de pierres en 2010 ; Tondo-Tondi en 2015 (ouvrage collectif) et en 2020 ce Passage du corbeau. En général, j’envoie un texte à Yves. Si celui-ci lui plaît, il va inventer le livre, l’espace qui fera jouer les mots du poème avec en réplique ses images. Format, mise en page et étuis sont à chaque fois nouveaux.
Avec Yves Picquet, nous avons fait également plusieurs livrets dans la collection « A Côté » des Cahiers du Museur, participé à de nombreux Livres Pauvres de Daniel Leuwers .
J’ai aussi écrit un « éloge de la surprise » qu’Yves Picquet a publié dans l’un de ses catalogues.


reste de cet été
dans cet automne
de toutes les violences
le blanc de l’églantier

éclair de fournaise
dans le jardin
entre les mains du vent
et les nuages de midi
fiché dans l’oeil

ce qui revient
avec les brumes
revient sans nom
ensevelir
le grand cerisier
dont la mise à feu
hier encore
courbait le silence
de son oui au soleil
aiguisé au tranchant
vert du cèdre

++++

les premières gouttes
heurtent le bord
des fenêtres
le vent
sans y toucher
les précipite
en légères vocalises

il pleut
sur le jardin
de grosses gouttes
étrangement éparses
et tout le ciel
dans chacune d’elles

l’eau ajoute aux pierres
ce qui fut perdu hier
sous les coups du soleil

le gris a gagné
sur le vert des forêts

le corps de l’été
pend aux brumes
qui s’effilochent

++++

derrière la maison
un corbeau crie

l’entendre
c’est lever les yeux
voir
l’air s’éclaircir
et s’ouvrir en moi
un paysage désolé
un chantier de fouilles
sens dessus dessous
où tout semble
à jamais perdu

il y traîne
peu de chose
presque rien
les tesselles abîmées
d’un souvenir
couleurs éteintes
griffées de racines
salies de terre

regarder
ouvrirait un chemin
où risquer
premiers pas
et clartés secondes
mais le vent
referme l’apparu

++++

le ciel
se fait plus bas
comme si des souffles
s’étaient pris dans les ailes
de l’oiseau noir
si vite enfui

demain
le ciel fera un bond
dans le bleu

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