MICHAËL GLÜCK
vaisseaux guitares
océan de volutes
acier contre écaille
fugue des doigts
sur les cheveux de l’animal
guitare
ventre vide
cigarettes blanches
syncope d’hydrogène
je suis
la corde inutile
l’absurde écho
des confidences gitanes
***
Trou d’air
Je suis berger
Des meubles infirmes
Le soleil tranche
Le visage fait
Comme des piliers de marbre
Dans la pluie décadente des bleus
Des images
Trou d’air
***
mes amours sont vécues par d’autres
coquillages paroliers des lèvres
je suis noyé d’enfance
pas de la vague
au pied de la falaise
couchant lunaire
dans l’herbe automnale des yeux
***
l’oiseau hélicoptère
meurt sur le glacier
l’arbre dépeuplé
brise
le soleil
ma tête
je ne l’entends pas
tu n’existes pas
utilité
le sel se cramponne aux lèvres
je fuis l’infernale
démonstration du mot
corbeaux pendus aux racines de la gorge
parole
en choisir l’exil sentimental
les épingles de la folie
seront publiés de vos yeux
***
de l’oiseau il ne reste
qu’un battement bleu
silence des anges
un gitan assis
éteint sa guitare
un solitaire
accompagne la mélancolie
***
J’orchestrai l’arc-en-ciel du sang
les douleurs des ombres sur la scène
j’inventai l’anarchie des lieux
j’accordais les mots
pour le plaisir des sons
célesta des rêves
j’espérai des vaisseaux qui n’accosteraient plus
un jour nous partirions pour l’île des voyelles
***
elle se donnait nue aux caresses de l’homme
sauvage en sa beauté si triste en son regard
et se laissant aimer son visage était comme
un visage d’enfant penché sur un lézard
***