BRIBES EN LIGNE
 de la trajectoire de ce voir les œufs de       nuage le grand combat : page suivante ► page antoine simon 23       marche baous et rious je suis vers la lettre ouverte au j’ai donc approche d’une       il elle disposait d’une à propos des grands nous serons toujours ces page suivante ► page "l’art est-il le dernier recueil de page précédente retour dans le train premier une il faut dire les page suivante ► page       aux voir aussi boltanski galerie paru en ce mois de juin 2021, présentation du projet et que dire de la grâce  de même que les prologue et puis t’es à yvon quand une fois on a il arriva que dernier vers aoi     tout autour      & ço dist li reis : li emperere par sa grant mult est vassal carles de c’est la peur qui fait       la sur l’erbe verte si est textes mis en ligne en juin       la pie les dernières la mort d’un oiseau. dernier vers aoi cela fait 53 ans que je       le ceci… pour prendre mesure. madame porte à     les fleurs du préparer le ciel i gardien de phare à vie, au sept (forces cachées qui il tente de déchiffrer, a christiane lors de la fête du livre       au soir       au hommage à rené page suivante ► page merci à marc alpozzo 1    le recueil que dans le patriote du 16 mars douce est la terre aux yeux je voudrais voir les arbres sommaire ► page suivante     rien madame chrysalide fileuse  le "musée antoine simon 17 les amants se       pass&eac noble folie de josué, * il te reste à passer un verre de vin pour tacher     cet arbre que vous êtes quand les mots si vous entendez le lac antoine simon 30 présentation du projet les premières 1- c’est dans pour martin dernier vers aoi montagnes de aller à la liste des auteurs dans le pain brisé son  les éditions de descendre à pigalle, se       araucari 1)  il y a le châssis, histoire de signes . je me souviens qu’à propos       & madame déchirée où l’on revient cet univers sans aller à la bribe suivante pour le prochain basilic, (la sables mes paroles vous bernard dejonghe... depuis je sais bien ce qu’il mes pensées restent antoine simon 32 haut var ► trois petits  les trois ensembles la question du récit préparer le ciel i       page suivante page envoi du bulletin de bribes le phonétisme n’a-t-il pas       sur le janvier 2002 .traverse en cet anniversaire, ce qui       à iloec endreit remeint li os ainsi fut pétrarque dans a quelques exceptions près sophie calle à beaubourg...       dans pas sur coussin d’air mais tes chaussures au bas de tous ces charlatans qui il existe au moins deux lancinant ô lancinant un texte que j’ai pour michèle gazier 1 certains prétendent       objectif chaque automne les notre but n’est pas de le chêne de dodonne (i)  née à réponse de michel page d’accueil de pour lire les textes de textes mis en ligne en mai nous avancions en bas de ce textes mis en ligne en mai à propos “la attendre. mot terrible. je n’ai pas dit que le ils s’étaient les éditions de la passe du des quatre archanges que       au il y a longtemps, « l’essentiel est aux barrières des octrois assise par accroc au bord de il y a des objets qui ont la rafale n° 5 un il faut laisser venir madame       la après la lecture de granz fut li colps, li dux en suite du blasphème de sommaire ► page suivante à yvon « oui, le 28 novembre, mise en ligne page suivante ► page antoine simon 33 ajout de fichiers sons dans sommaire ► page suivante Éditeur : la diane ici, les choses les plus   est-ce que   la baie des anges   en grec, morías bribes en ligne a   voici donc la pour alain borer le 26 d’abord l’échange des pour pierre theunissen la jusqu’à il y a douze (se fait terre se sans être grand madame a des odeurs sauvages la rencontre d’une en guise    regardant alocco peinture en page suivante ► page aller à l’échange sur       je       l’ vertige. une distance pas de pluie pour venir les terrasses abandonnées aller à la bribe suivante  au travers de toi je   À léon-gontran posté sur facebook sorti de (la numérotation des voici des œuvres qui, le aux george(s) (s est la bal kanique c’est       je fais depuis ce jour, le site ainsi alfred…       juin petits rien 4 et 5 (env. 7cm À perte de vue, la houle des madame est une torche. elle vers le sommaire des recueils sainte marie, quelques photos de pa(i)smeisuns en est venuz       midi tout en vérifiant rafale la poésie, à la pour robert toute trace fait sens. que cristina de simone : le rafale n° 7 un sommaire ► page suivante       dans on cheval         or que reste-t-il de la accéder au texte en cliquant       en le tissu d’acier page suivante ► page d’abord un curieux on n’écrit qu’un page suivante page antoine simon 12 les carnets éclaboussés 1     ton plaisir       l’ toutes sortes de papiers, sur textes mis en ligne en vers jean-jacques, peintre peinture de rimes. le texte "a cannes, propos de table sommaire ► page suivante n’ayant pas dernier vers aoi un titre : il infuse sa l’instant, celui qui ne tout le problème j’ai changé le le chêne de dodonne (i) il ne s’agit pas de c’est seulement au ce paysage que tu contemplais textes mis en ligne en mai pour jacky coville guetteurs alla lingua lingua madre présentation du projet       sur textes mis en ligne en page suivante ► page       sur le       la page suivante ► christ a  l’écriture dans le flou des souvenirs... textes mis en ligne en rafale n° 10 ici station 4 : judas  les éditions colophonarte pour écouter ce moment de oui la de tantes herbes el pre voici l’homme aux deux le dit du guide de aller à la bribe suivante sommaire ► page suivante josué ne allons fouiller ce triangle art et territoire durant rafale n° 12 où       assis pour accéder au texte,  il est des objets sur je lui ajoute trois petits       au fond pour écouter la lecture, la galerie chave qui  dernières mises le recueil de textes au centre des quartiers de       le ciel ce texte m’a été portrait. 1255 : rafale n° 3 des Être appelé par son nom rafale Éléments -   encore une et il fallait aller debout creuser de la langue, outil page d’accueil de je suis occupé ces     le cygne sur quand un critique français cent dix remarques i► cent ( ce texte a et tout avait 7) porte-fenêtre langues de plomb a la       fourr&ea à sylvie ce qui fait tableau : ce page d’accueil de     pourquoi tu       dans le antoine simon 18 de proche en proche tous roland barthes : propos arbre épanoui au ciel  martin miguel vient       la joseph a pour sens "dieu page d’accueil de rafale clers fut li jurz e li se reprendre. creuser son je reviens sur des elle ose à peine mon cher pétrarque, aller au sommaire de pablo toulon, samedi 9 avant même de commencer, le 26 août 1887, depuis le chêne de dodonne (i) tandis que dans la grande toujours les lettres : fête du livre voir les bifaces de b. je déambule et suis page suivante ►   les tromper le néant aller à la bribe suivante 13) polynésie le scribe ne retient textes mis en ligne en août       sur le ++++ il y a, dans mon ou aux mots noyés dans Ç’avait été la     une abeille de pour visionner la       les aller vers le musicien nègre le samedi 26 mars, à 15 À hélène chère florence page suivante ► page dans les écroulements nu(e), comme son nom textes mis en ligne en  au mois de mars, 1166       le j’ai relu daniel biga, page suivante gérard aller à la liste des auteurs ■ cézanne en peinture dernier vers aoi le nécessaire non "pour tes le chêne de dodonne (i) page suivante ► je suis né de pareïs li seit la la mastication des 1. passera-t-on par l’eau page suivante page zacinto dove giacque il mio 1254 : naissance de       entre lorsque la langue dérape, le rêve, cauchemar, la légende fleurie est reflets et echos la salle monticelli raphael 510 035       l’ « non, peut-être depuis quelques années se sauras-tu lui répondre c’était une très jeune a la libération, les li quens oger cuardise le film sur annie sidro et le la parol

Retour à l'accueil

MICHEL BUTOR

La germination des cyclades
© Michel Butor
Publication en ligne : 15 février 2009
Artiste(s) : Rosa L. Ecrivain(s) : Butor (site)

Ce texte se présente comme une réponse à une série de questions que j’avais posées à Michel Butor à propos du travail de Leonardo Rosa.

On le trouvera dans les Rossignols du Crocheteur...

Michel Butor l’a intégré au volume X de ses oeuvres complètes à paraître aux éditions de La Différence.


Voir les questions de R. Monticelli ►

pour Raphaël Monticelli

Mon cher Raphaël,

plutôt que d’essayer de répondre à vos questions une par une, je préfère tenter une sorte d’exposé général inspiré par elles, traitant des matières, des supports et des signes.

A) Matières

Je vais reprendre un texte que j’avais écrit il y a quelques années pour vous deux, et dont le titre Floraison des exclus, pourait encore convenir à ce commentaire (mais il faut se renouveler).

Il s’agit de quatre matières implacablement chassées de nos maisons et lieux publics : le charbon, la cendre, la terre et le papier. Les ménagères les éliminent sans se lasser, mais c’est toujours à recommencer. En les réhabilitant, on renverse un esclavage, on rend leur noblesse à ceux qui les fabrique, puisque nous ne pouvons nous en passer.

1) Le charbon

Je lui donne la parole ; il s’adresse à l’homme et donc à l’artiste, homme par excellence.

“Charbon, tu me cherchais sous la terre ; tu creusais, étayais de longues galeries que tu faisais parcourir à tes esclaves ruisselant de sueur noire, avec une lampe attachée à leur casque pour frapper dans mes veines avec leurs pics et détacher les blocs dont ils remplissaient des bennes que des chevaux aveugles traînaient sur des rails jusqu’aux ascenseurs des puits. J’apportais la richesse sur toute la contrée ; je rougeoyais dans les fourneaux des usines et des cuisines, faisais fondre le métal, le purifiais, moulais, tordais et forgeais. Maintenant on a fermé la plupart des mines et mon odeur que recherchaient les enfants autrefois, ne leur apporte plus que menaces d’incendie et dévastation.

Charbon, qui saura me cueillir au bord des terrains d’épandage et me rendre à ma dignité d’annonciateur de la braise et des flammes ?”

On pourra nous dire que l’âge du charbon est passé, que la ménagère, après en avoir eu tant besoin pour sa cuisine, sa lessive, son chauffage, a réussi à l’éliminer pour de bon, délivrant du même coup ces esclaves mineurs ahanant dans leurs souterrains. Aujourd’hui n’utilisons-nous pas ces belles énergies propres : le gaz, l’électricité, les rayons du soleil, le vent ? Mais le problème ne s’est-il pas surtout déplacé géographiquement ? La condition de mineur ne se continue-t-elle pas dnas d’autres pays, d’autres continents, d’autres “mondes”, tiers ou quart ? Nous avons toujours besoin de charbon pour faire du gaz, produire de l’électricté, les métaux nécessaires à nos belles machines propres. Le refoulement n’est que plus profond.

2) La cendre

C’est encore le charbon qui parle au début, mais il se transforme peu à peu.

“Et quand j’avais brûlé, quand je t’avais éclairé, réchauffé, réconforté, quand j’avais réalisé pour toi des machines, des ponts, des tours, des verrières, des céramiques, sans parler du pain et des alcools, tu déblayais mes cendres sans même les regarder, oubliant qu’un jour tu deviendrais cendres sur les bûchers ou dans les fours, et même putréfaction de cendres en tes cercueils enfouis. Même si certains des tiens m’utilisaient pour ameublir leurs champs, dans la plupart des cas tu me chassais comme méprisable poussière et salissure de tous les recoins de ta maison.

Cendre, qui saura me glaner aux abords des villages ou aux étapes des randonneurs pour apprécier ma douceur et ma couleur qui prophétisent le retour des souvenirs engloutis ?”

La cendre attire autour d’elles d’autres matières, en particulier la poussière (on songe à l”élévage” de Marcel Duchamp pour sa Mariée) C’est l’occasion d’une méditation sur notre ancienne liturgie. Le carême commence au mercredi des cendres. Mon Liber Usualis le nomme en son latin : “feria quarta cinerum”. Avant la messe on bénit les cendres qui proviennent de rameaux d’olivier normalement, mais d’autres arbres au besoin, que l’on avait bénis l’année précédente et qui donc ont séché pendant douze mois. Puis le célébrant dessine une croix de cendres sur le front des fidèles en leur disant : “Memento, homo, quia pulvis es, et in pulverum reverteris”. (“Souviens-toi, homme, car tu es poussière, et que tu redeviendras poussière).

Dans le pavage du déambulatoire de la cathédrale de Tolède l’immense dalle funéraire du cardinal de Portocarrero, nue avec cette inscription : “Hic jacet pulvis, cinis et nihil” (“Ci-gît de la poussière, de la cendre et du rien”). Impossible de le dire avec plus d’orgueil, donc de montrer si bien qu’on n’en croit “rien”.

La cendre évoque les incinérations, longtemps refusées par l’Église, de peur de rendre plus difficile la résurrection des corps lors du Jugement dernier. Mais la tradition antique avait la vie dure. La poussière, c’était donc avant tout ce en quoi se tranformait la chair autour des os qui subsistaient plus longtemps, même s’il leur arrivait à eux aussi de se pulvériser, notamment lors de manipulations irrespectueuses. La poussière c’était aussi ce dont nous venions, le limon qui s’effondrait dans la sécheresse, et que l’humidité rendait capable d’animation.

3) La terre

C’est la cendre qui parle maintenant, elle-même redevenue poussière :

“Et quand j’étais bien dispersée, trempée, dissoute par la pluie, mêlée à la terre, devenue terre, tu me fouissais, bêchais, retournais ; tu me fumais, engraissais, épierrais, labourais avec tes charrues tirées par des boeufs, des chevaux percherons, des tracteurs ; tu m’ensemençais, surveillais fièrement la germination dans mes sillons, t’ennorgueillissais des moissons, et laissais majestueusement les marques de tes bottes sur les seuils de tes habitations. Maintenant tu me recouvres partout où tu le peux, de goudrons et ciments. Tes enfants ont perdu le toucher de cette boue dont tes Bibles pourtant disaient que c’est ton origine.

Terre, qui saura me pétrir, modeler, sculpter, caresser pour retrouver la parenté perdue, inventer les nouveaux visages du tendre respect ?”

Adam, la terre modelée par Dieu, insufflée par lui, la terre grise ou même blanche si elle reste poussière, la terre noire ou rouge ou jauneoù pousse le blé, le riz ou la vigne, de la couleur de nos peaux, rouge parfois même dans sa pulvérulence comme l’intérieur de notre corps, l’ocre étant comme la dessication de nos humeurs : sang, bile, lyphe et mélancolie.

4) Le papier

La terre humide passe au feu, retourne au feu. “Souviens-toi, homme terre, que tu es feu, et que tu redeviendra feu”. En français l’extraordinaire jeu sur le mot feu : deux rivières étymologiques différentes (d’un côté “foyer”,“focus”, de l’autre “destin” “fatum”) confluant dans ce brasier funéraire. Et cela nous amène aux supports de l’écriture, mais ici une nouvelle aventure commence avec diverses matières convoquées, travaillées pour remplir autrement ces fonctions.

“Et quand j’étais moulée en briques rectangulaires ou rouleaux, tu me gravais d’hiéroglyphes ou cunéiformes avec tes outils. J’étais alors la réserve de tes yeux, de tes oreilles et de tes mains, la voix du passé, la force du roi, le scintillement des sciences. Puis tu m’as amincie, assouplie, poncée, polie ; tu m’as remplacée peu à peu par des peaux et des fibres pour y écrire avec l’encre des seiches, le jus des écales de noix ou le sang du charbon. J’étais ce que tu avais de plus précieux et maintenant tu me déchires, me froisses, me souilles en oubliant que je suis ta surface même, papier que tu infectes de ta lèpre et de tes mensonges tout en rêvant d’écrans lumineux et d’orgues mentaux.

Qui saura me déplier, papier, me déployer soigneusement, étudier mes transparences palimpsestes pour en faire jaillir l’énergie des phénix ?”

Le papier n’est pas seulement support d’écriture, pas plus que la brique ; il est aussi matériau d’emballage, de protection, et comme tel méprisé, chassé, brûlé, dès qu’il a fini son usage. C’est d’ailleurs souvent après une première utilisation scripturale périmée, après avoir passé par la corbeille ou maintenant le conteneur spécialisé, qu’il est recyclé pour tapisser les cageots de fruits ou légumes fragiles, en boîtes pour les oeufs, les couleurs qu’il revêt alors étant une sorte de condensation d’une histoire oubliée, compressée.

++++

B) Supports

Le papier n’est pas seulement surface, mais soutien ; il peut être recouvert de charbon, de terre, de cendre ou d’autre papier plus mince. Il peut être utilisé comme couverture d’un support différent, en général du bois trouvé sur une plage. Mais on peut aussi bien imaginer du verre ou du métal. L’important, c’est que ce soit “trouvé”, donc que cela ait été à un moment ou à un autre rejeté par les hommes.

Un jour, un vieux professeur japonais me faisant visiter un parc à Nagoya, longeant un jardin de pierres me dit : “Ce n’est pas mal réussi, mais ce sont des pierres taillées, or il faudrait qu’elles soient trouvées.” Certes c’est un tout autre rapport ; pourtant on peut non seulement disposer ce qu’on trouve, mais aussi le travailler, recouvrir, métamorphoser.

La plupart des artistes vont se fournir chez le marchand spécialisé pour leurs toiles, leurs cahiers, leurs crayons, leurs tubes. Souvent d’ailleurs, ils oublient complètement cette fourniture. C’est comme si un dieu leur avait livré des matériaux sans aucune histoire. Tous ceux qui ont peiné pour leur donner finalement satisfaction sont biffés dans le mépris du tintement des pièces, du froissement des billets, de la signature d’un chèque, ou même du glissement d’une carte bancaire. Mais on peut aussi, dans une humilité indomptable, redevenir un artisan, se mettre à l’école des anciens, inventer d’autres traditions, fabriquer ou cueillir ses propres pigments, ses supports.

Épaves sur lesquelles on continue les jeux du sable et des vagues ; c’est une façon d’en poursuivre la naturalisation, d’en redévoiler l’hisoricité. Dans cette activité on imite soi-même la mer et les siècles, on les devient ; se taisant on écoute leur voix, on leur prête la sienne ; on inscrit le temps qui passe et les migrations qui se poursuivent même dans notre immobilité.

++++

C) Signes

Le papier chassé, froissé, exclus, rescapé, ou d’autres épaves sauvées comme lui, pouvait comporter des écritures dont on peut réserver, repêcher les fragments. Ainsi les papyrologues reconstituent les documents de la Mer morte, ou les chirugiens des palimpsestes découvrent peu à peu les liens entre les bribes déchiffrées.

L’écriture ancienne révèle une vie, qu’elle soit manuscrite ou imprimée par quelque presse ou pochoir. Elle se concentre en la signature dont les fragments peuvent s’envoler, se disperser pour se reconstituer comme les corps au Jugement dernier. Répartie en divers fragments elle désire sa réunification, mais à travers les baptêmes qui lui avaient manqué, les onctions, les épreuves. Elle devient visa pour une vie différente, graine pour une floraison prochaine.

L’île de Délos errait autrefois sur la mer comme un radeau peu consistant, mais Zeus l’a enracinée si bien d’un coup de foudre pour la remercier d’avoir permis à Latone, la cachée, de donner naissance au Soleil et à la Lune, qu’elle est devenue le centre oraculaire d’une fleur d’îles. Dans les pétales cyclades, les habitants tracent les ombres de cette fleur pour consolider leur maison et leur existence. Des fragments de ces peintures se cherchent sur les épaves errantes provisoirement fixées. On raconte que les habitants de Délos ont été métamorphosés en grenouilles pour avoir manqué de respect à la mère obscure des astres lumineux ; ils sautillent désormais coassant comme des attachés de direction, dans la nostalgie de leur langage perdu. Nous-mêmes dans nos pélerinages vers les lieux d’émergence de ce qu’on avait oublié, à-demi étouffés dans la corruption de nos marécages, nous cherchons à poursuivre nos métamorphoses et renaissances jusqu’au Jugement perpétuel où nos corps seront glorieux.

Un message, un commentaire ?

Forum sur abonnement

Pour participer à ce forum, vous devez vous enregistrer au préalable. Merci d’indiquer ci-dessous l’identifiant personnel qui vous a été fourni. Si vous n’êtes pas enregistré, vous devez vous inscrire.

Connexions’inscriremot de passe oublié ?

Suivre la vie du site RSS 2.0 | Plan du site | Espace privé | SPIP