Retrouvé dans mes caves numériques, ce petit texte de 2009
Le long de l’ombre tremblent les belles endormies
Ecoute
le soleil se lève c’est la nuit
qui s’écarte le monde
ici
N’appartient pas encore aux fureurs et aux cris
Des fumées lentes et souples traînent
Entre sol et ciel
Amertume et douleurs
Un instant se suspendent
La ruche minuscule est encore endormie
Les hirondelles tendent leur arc vers les gênoises
S’y froissent sans tarder s’en enfuient
Aiguës
Tu peux croire
Que le vrombissement d’un avion dans le haut du ciel
Est un bourdonnement d’insecte
Ou le murmure lointain d’une cascade inattendue
Il reste un coq ou deux pour brocarder le jour
Un couple d’ânes pour déchirer la solitude
Bientôt les deux tourterelles familières
Vont cliqueter à travers la vigne unique
Pour mesurer confiantes l’espace du jardin
Tu sais qu’un ami lointain se tient au seuil du bleu
Vos voix se sont mêlées dans l’herbe têtue
Ce serait une prière
Le chant d’un abandon aux prémices du jour