Ce texte est demeuré inédit. Je l’ai écrit en 1984, en même temps que celui qui présentait l’exposition de Pierrette Bloch à l’espace d’art contemporain de Bruxelles.
Il fait désormais partie du recueil « Autres Ailleurs » qui doit paraître aux éditions de La Passe du vent.
Oiseau tranquille au vol inverse oiseau
qui nidifie en l’air
G. Apollinaire
Attaquer le vide le
grignoter pousser la vie lancer
la vie
excroissance
là où il n’y avait rien
là où
il aurait pu ne jamais rien exister
et de ma main serrant les fibres
et de mes doigts les nouant
creuset
où se construit la lenteur
la chimie du temps de la lumière de l’espace et des mots
Ariane en tes détours construis le labyrinthe
ce que tu pièges c’est la mort
végétation animale
et ses pauses moussues s’élancent
oublieuses des creux et des sources
nuageuses
respiration ténue et tenace
postée au seuil du silence
la main
tenant la plume sur les chemins de la feuille
tenant les fibres
liant le vide
il n’est d’autre canevas que l’infini à combler
d’autre métier que la main
attentive
postée au seuil du vide
filant l’espace à l’opposé des pouces