ALAIN FREIXE
Pour Bruno Mendoça
une nuit toujours rôde
par les terres du jour
une obscurité fantôme
un sombre cadencé
un noir de sous la terre
couleur de caverne humide
où je vois des flammes
d’avant les flammes
se balancer
où j’entends une neige
d’après le neige
se perdre
c’est là
comme un printemps
suspendu
dans tes yeux
ouverts pour ne pas voir
pour tracer
cette lueur
qui sous tes doigts
commence
silence
d’avant tous les silences
attente
d’après toutes les attentes
qui va au rythme
de la main
des lignes qui tournent
de la spirale qui refuse
de rendre au temps
son point d’origine
à remonter ce désordre
on sent l’air
une fraîcheur de pente
qui s’impatiente
le jour
se prendra-t-il à ce fil
de clarté sans bord
plus tard
quand il sera l’heure
de retourner
aux assiettes
entrebâillées sur les noms
aux verres
à vider sous les images
aux piqûres
de lumière pour le sang
aux buées sur la vitre
au monde
à son tournis
sans autre visage
que celui de cette toupie
qui tourne
au milieu d’une rue
entre les flaques et le ciel
Tu chercheras l’enfant
sur l’asphalte
où traînent
les restes de l’ombre
d’une robe rêvée rouge
avec dans l’oeil
ta lumière d’hier
quand il faisait noir
A paraître dans la collection « A côté » des Cahiers du Museur avec une intervention de Bruno Mendoça et dans le N° 200 de la revue Action Poétique