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LAVARENE Nicolas, Paroles de corps

Publication en ligne : 22 décembre 2008
Première publication : juin 2002 / catalogue d’exposition textes collectifs

Pour retrouver "Paroles de corps" dans " Les rossignols du crocheteur ", aller à : Les rossignols du crocheteur > LAVARENE Nicolas
Artiste(s) : Lavarenne

pour Nicolas Lavarenne

ma perchè non parli ?
Grande fluide, photo P. Seiller

Dites moi, corps vigoureux, aux membres si bien découplés, non plus enveloppes charnelles, mais emblèmes posés là en attente d’une dérisoire éternité, vous vous disposez de telle manière, vous semblez entretenir entre vous des relations à la fois si profondes et si lointaines, que je ne puis m’empêcher de vous demander ce que vous cherchez à saisir.

Les corps ont répondu : "L’espace"

Et toi, corps haut perché, vigie, sentinelle, dans l’attitude de l’attente dont on ne sait si elle est patience ou inquiétude, tu scrutes le lointain avec une intensité de regard telle que l’on se dit que tu dois percer l’espace au delà des horizons, que nous annonces-tu de tes visions ?

"La venue des ombres", murmure le guetteur

Beaux corps qui semblez si souples et si élastiques, si tendres sous l’oeil et glissant sous l’oeil comme une eau suspendue, vous qui ramenez les parfums roux de l’automne à la mémoire des hommes, qui donc vous a ainsi donné naissance sous le ciel ?

Et les corps : "L’esprit de l’arbre"

Lavarenne, photo Pauline Seiller


Corps aux reflets d’herbe de nuit, ou de terre sous la lune, lourd de cette lumière grise qui s’est en toi-même durcie, corps de lune qui danse sous le vent, dis moi ce qui te met sans cesse en mouvement sous mes paupières ?

"La mémoire du feu" a dit le corps dans la lumière

Et vous tous, corps aux muscles bandés roulant la peau, fléchissant les membres, têtes tendues vers la base du ciel, cordeaux vibrants, bouches prêtes à happer tout le cocon d’air qui enveloppe la terre, ainsi postés aux portes des siècles, et comme infiniment prêts à bondir, que dites vous ?

"Le cri !" Le cri seulement hurlent les corps

Corps, bel échassier doublement cloué, sur ce qui te hausse et t’éloigne du sol et en même temps t’y fixe et t’y maintiens, toi qui n’es plus ainsi corps en gloire sur le piédestal, mais, à bout d’équilibre dans ta chute sans cesse repoussée, quel est ce rêve qui te pousse comme s’il poussait tes membres.

Et dans ce souffle qui reste au bout du cri, le corps a répondu :
"l’envol"
 

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