RAPHAËL MONTICELLI
Le journal intermittent est né en 2001. Pour des raisons professionnelles, j’avais quitté la présidence de l’association des amis de l’Amourier, laissant la place à Alain Freixe. Les amis m’ont alors demandé de garder une présence dans l’association, par exemple en intervenant dans le Basilic, la gazette de l’association. J’ai alors proposé l’idée d’un « journal » que je tiendrais à leur demande quand la place le permettrait dans le Basilic. Retour ligne automatique
C’est ainsi qu’aujourd’hui encore, de façon intermittente, à leur demande, je poursuis ces petites interventions.Retour ligne automatique
Je reprends toutes ici, dans l’ordre chronologique... Et comme leur forme et leurs sujets correspondent à l’esthétique des Bribes, je les place dans cette rubrique...
(On peut consulter tous les numéros du Basilic à l’adresse https://www.amourier.fr/gazette-basilic/)
Villa Arson
D’exposition en exposition, les œuvres que présente la Villa Arson prennent leur place dans ma panoplie d’images. Les travaux de vidéo, surtout, parce qu’ils travaillent notre relation à “l’écran”, l’un des espaces majeurs de notre rapport à la représentation. On rencontre régulièrement à la Villa de puissantes machineries poétiques. Impossible de m’ôter de la tête les installations vidéo de Fiora Tan : elles ponctuent désormais mes déambulations, elles les accompagnent avec des rêves d’envol et de flottaison, des inversions entre corps et ombres, des balancements de refrains de berceuses, des rappels de temps qui passent, de temps qui ne passent pas, toute une distillerie d’inquiétude et de sérénité ?
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Pierrette Bloch
Parmi les nombreuses expositions de la saison, il en est une que j’attendais avec la plus grande impatience : celle de Pierrette Bloch, installée au musée Picasso d’Antibes jusqu’au mois de juin. Quel plus beau cadeau pourrais-je faire à des amis, que de guider leurs pas jusque dans les salles du musée : revoir les collections, et approcher, dans une présentation enfin à sa mesure, le travail de cette grande dame de l’art, entre calligraphie et dentelle, ce délicat tricotage de corps, d’air et de temps, suspendu dans l’espace ! Et me revient, parmi “les lignes et les crins”, le souvenir suave des violettes.
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Nicolas De Staël
Au centre Pompidou. Une expo qui va bien nous manquer, par ici : l’impact de de Staël sur les démarches des artistes de Nice et de sa région est encore à mesurer. C’est jusqu’à fin juin à Beaubourg.
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Arman à la bibliothèque Louis Nucéra, à Nice
Quand on est “ami de l’Amourier”, curieux de la relation entre l’écriture et la peinture, que l’on tient Arman pour l’un des grands artistes de ce temps, que l’on sait son intimité avec la poésie, que l’on aime ce lieu “habité” qu’est la bibliothèque Louis Nucéra, ce n’est que bonheur, l’exposition des livres d’Arman ! Jusqu’au 21 juin.
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Jean-Marie Barnaud
L’exposition Jean-Marie Barnaud, à la bibliothèque de Grasse nous vient du musée Rimbaud de Charleville. Ce que j’ai le plus aimé dans cette exposition, c’est la mise en résonance du travail d’écriture avec la vie quotidienne, et cette qualité particulière de la “présence” que j’appellerais bien “le mystère de l’incarnation”, si l’expression n’était pas déjà prise... Il y a encore chez Barnaud, dans son écriture poétique comme dans ses approches critiques, une posture qui me fascine beaucoup : serai-je assez clair, si je dis que Barnaud ne tombe jamais dans l’élégance ?