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JULIEN BLAINE

Encore un peu de patience
© Julien Blaine
Publication en ligne : 2 mars 2022

ENCORE UN PEU DE PATIENCE MES AMIES&AMIS !

LE TOME IV : « 2019 » EST PARU EN FÉVRIER 2020

LE TOME V : « 2021 » PARAÎTRA EN AVRIL 2022

 

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LISURE ET LECTURE

« 2013 » Tome I

« 2015 » Tome II

« 2017 » Tome III 

Trois Tomes de Julien Blaine 

aux Editions Impaires & aux Presses du réel (collection Al Dante)

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Cir-cons-pection ; il n’est jamais facile d’écrire à propos de la poésie c.a.d de la remettre d’où elle est sortie, par où nul sait - Sans compter qu’il y a du volume, en fait 3 et qui s’en suivent, sont des tomes : « 2013 » – « 2015 » – « 2017 » - De pesants tomes. Ne formant pas addition disjointe d’almanachs mais allant ensemble. L’ensemble fait quoi ? UN livre ? Comme les 12 tomes de la Recherche en sont un ? - Pas vraiment, je crois, bien que, voir les titres, cet ensemble se rapporte au temps, qu’on le dise passé, passant, ou perdu (– et en quel sens « perdu » ?) et que, dans cet ensemble, la « recherche » soit, j’en dirai comment, partout présente. D’ailleurs « livre » non plus ça n’est pas clair, du moins si le terme réfère à ce qui, sous ce nom mis en page comme en boite, se copie et se colle puis publie, accumule, vend, lit ou pas, et enfin pilonne, ouf... Jusqu’au prochain recyclage. « Livre », tel que Julien l’entend et le pratique (le fabrique... avec amour autant que science), cela peut dérouter le liseur d’aujourd’hui, le pour l’anonymat ciblé du marketing, liseur pour arracher à lecteur et lecture toute tripe d’action, puisqu’en ce cas il en va seulement d’une forme de dérive oculaire au fil de signes qui font tout pour l’oubli qu’ils en sont, eux sans corps, sans yeux, sans chair ni os ni graisse, eux dématérialisés, détachés du geste d’où ils proviennent, des formes enfouies dans leurs recroquevillages, eux anémiques et domestiqués, souteneurs de la lisure nôtre... A la lecture elle est ce que la conduite (assistée par ordinateur) sur autoroute est à la marche sur un sentier de montagne.

Soit que

 : côté poète, l’enjeu sera d’abord de voir-ouïr l’enfoui du signe, puis d’une manifestation. Le premier moment est celui qui correspondrait à « recherche », souligné qu’elle s’effectue au ras du sentir-ressentir et s’enracine dans un vivre que l’intellect et la connaissance pourront certes prolonger mais jamais remplacer. Au début est, au tout début qui est toujours bien avant, était l’affect. Balbutiement où l’on trébuche. Est était l’expérience de la chose-signe, se faisant signe et faisant signe. Désormais ça dit. Au moins pour Un, sujet autant qu’objet d’une Rencontre comme aurait dit René Char, ou de l’émergence du Ready Made (en fait : du sens) comme avec Marcel Duchamp : c’est le regardeur qui fait le tableau. Maints exemples dans les Trois-Tomes, les plus immédiats ceux indexés comme « IHALI » ( « installation humaine anonyme laissée là par inadvertance ») mais aussi bien telle statue grecque (comme par hasard Tychè !) ou tel coquillage glané sur une plage lointaine, ou tel tatouage, ou telle figure charbonnée au fond d’une grotte. Dans le monde des signes pas de hiérarchie. Pas plus qu’il n’y a d’ancien ou de récent, de lointain ou de proche. Place seulement au règne des connivences et des renvois où l’un cligne de l’autre.

Deuxième moment, du poème. Dans l’élément des signes présents et de leur usage, il aura à trouver chemin pour transmettre l’énigme en la manifestant. C’est alors que l’élément-lettre et la typographie acquièrent leur fonction et que s’impose la nécessité de déjouer toutes les scénographies qui depuis quelques siècles ont abouti au « livre » comme il se fait, contrefait, publie, pilonne. Il y a longtemps qu’il le dit Julien, il « livre le livre » (j’ai envie d’écrire qu’il le « dé-livre »), comme il y a longtemps qu’il le dit qu’il est un « poète élémentaire » ; et « hui » (2013-2015-2017) ? - Il « continue ». C’est tout et ça n’est pas rien.

 : côté lecteur sera espéré pour commencer, un désapprentissage de la lisure et, au terme l’apprentissage

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D’une lecture de l’alphabet élémentaire dont les Trois-Tomes se fait instituteurs. Lecture, on se doute qu’elle ne pourra être qu’ ânonnante comme tout déchiffrement et, ainsi faite acte, réciproque de l’acte d’écriture initié par le poète dont ce lecteur devient complice, indispensable. Les Trois-Tomes ne cessent de répéter l’invite : « A toi de jouer... ». Jouer n’est pas fun, n’est pas un gag, est pour de bon.

Assez de généralités. A s’en tenir à elles, ceux qui ont déjà eu l’occasion d’ouvrir un « livre » de Julien pourraient songer qu’il n’y a rien d’inédit sous le soleil des Trois-Tomes, où par ailleurs les « éléments » dont les pages se nourrissent et emplissent, sont faciles à classer parmi les diverses catégories auparavant mises en œuvre : des « poèmes concrets », des « poèmes visuels », des « notes à dimension réflexive ou narrative », des « carnets de voyage », rien de très nouveau quand on connait les Poèmes Métaphysiques, BiMot, la série des Cahiers de la cinquième feuille, celle des Sorties de quarantaine. Item s’agissant des rugissements poussés contre la domination US, item pour les références à nos proches-lointains ancêtres du néolithique et de l’aurignacien... Oui mais justement : ce qui naguère était classifié et sérialisé se donne maintenant comme « ensemble », et là j’ai envie de dire « recueil » tout en songeant « cueillette », recueil figure au tome II. Volonté de manifester des conjugaisons ? D’établir des ponts ? Emancipation provocatrice vis-à-vis des structures « classiques » dans l’univers des poésies contemporaines (trop) souvent dominées par le souci des règles et contraintes formelles ? - Peut-être : mais au risque du fourretout et du fatras, n’intervenait autre chose, à reconstituer l’unité au sein de l’hétéroclite. Une poutre maîtresse.

Où l’on va retrouver ce que j’ai indiqué, à l’ouverture de ces lignes, le temps. A décliner selon des directions multiples, celle de l’âge comme celle du corps vieillissant, celle des multiples petites morts qui précèdent la grande, celle d’un parcours semé d’illusions perdues ou dont on se défait, celle aussi bien des résurgences que du ressassement, de la hantise ou de l’oubli, celle des objets dont on se sépare ou que l’on égare, des traces qui émergent, au milieu des ruines d’un temple, au fond des cavernes, des amis qui ont disparu, des enfants et petits enfants qui naissent... Tels sont les tours et les retours du temps, les plis et les replis de l’espace. Cherche, Lecteur, tu trouveras exemples de chacun d’eux au fil des Trois-Tomes, te persuadant alors et probablement (?) avec surprise que la poésie expérimentale n’est en rien exclusive du lyrisme, comme on l’a souvent posé. Monumentale erreur à mes yeux et, si je ne m’abuse, à ceux de Julien, de confondre le lyrisme avec les épanchements exaltés de Lamartine&cie. Ici le temps ne suspend pas son vol et là où nous sommes nous sommes, les pieds sur terre avant d’y sombrer. Parce que le sujet est un corps singulier vivant, donc mortel, support de cicatrices, elles aussi marquent d’une écriture discrète sinon secrète. Ma peau comme texture. Ma peau comme parchemin. Ca ne peut-être que par le lyrisme que la poésie se rapporte à la vie, à tout et à tous.

D’où - du temps et de la vie, le rôle des Post-Scriptum, présents dans les Trois-Tomes et aussi de leur « propos » presque exclusif, la performance. Epigraphe du Tome III :

- chjami*  [1]

« Contrairement à tant d’autres, il ne voyait aucun lien entre la performance et la poésie »

Jim Harrisson in le vieux Saltimbanque

Editions Flammarion – septembre 2016

- è rispondu**  [2]

« Contrairement à Jim Harrison je vois un lien évident entre la performance et la poésie »

J.B in 2017

Editions Impaires – octobre 2016

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Comment et pourquoi les poètes se sont engagés sur le chemin de la performance, Julien, aucun doute, le sait. Il sait quel sinistre constat on pouvait établir concernant la poésie au cours des années 60 (et même avant si l’on songe à Bernard Heidsieck). Qu’aplatie et avachie dans les pages de plaquettes aussi confidentielles qu’aristocratiques, anémique et exsangue, elle avait perdu toute fonction au sein d’un ensemble social en complète mutation et où, au final de la guerre d’Algérie et aux prémisses de Mai 68, gronde une révolte que les poètes, ceux qui vont devenir des « performers », partagent voire anticipent. Le passage à la performance ne se borne d’aucune façon à l’adjonction d’une « nouvelle » forme d’art et obéit à des intentions dont il est inséparable sans mutilation.

Quant à la nature de ces « intentions », c’est clair : la performance se donne initialement comme critique et protestataire contre d’un côté l’état socio-politique du monde, de l’autre celui du système et du marché de l’art, deux aspects qui sont couple : la fracture entre le monde l’art et ce que pudiquement l’on appelle (souvent) la vie est le strict corrélat de l’intégration de l’art et de la soumission des artistes aux castes et classes dominantes. Echapper à cette fracture, mettre l’art dans la vie et pour cela mettre de la vie dans l’art, voilà ce qui génère la performance, en cela proche parente d’autres courants qui la précèdent de peu ou qui lui sont contemporains, l’arte povera, le NonObjet, la poésie visuelle, j’en passe. Performer, le poète sort de la posture instituée, il n’est plus l’amont d’un texte, il en est le porteur physique et présent, dans un certain moment, dans un certain espace, où désormais tout le corps, bien au-delà du verbe, se fait signe - actions, gestuelle, voix...- d’une façon qui ne peut jamais être totalement contrôlée. Qu’il soit chance (bonheur !) ou ratage Tychè s’y attribue toujours une place réservée. Inutile d’ajouter que ces caractères font de l’acte performatif un moment, à tous égards, d’exception : pas sûr que l’on y soit à la hauteur de soi. Pas sûr que l’on ait l’énergie suffisante pour cela. Toujours présent le risque de se manquer ou de manquer l’offrande. La seule certitude ? - Qu’on retombera de haut ou reviendra de loin.

Tous ces aspects qui correspondent à l’expérience de la performance prise au sérieux, je veux dire selon l’exigence des intentions qui l’ont fondée, on les retrouvera épars dans les Post-Scriptum. Sans diminuer l’intérêt à y picorer, je crois cependant qu’ils en auraient bien moins si les Post-Scriptum n’opéraient en sous main une double conjonction : avec le temps, avec le corps. Connexion effective au moment où Julien, by by la perf !, décide de rompre avec la Maîtresse performance : car, dit-il (non sans sous-entendre), son corps, vieillissant, n’était plus à la hauteur de son ambition. Et oui, sans doute, il en jugea ainsi. Mais ne s’en tint pas là. Ne put s’en tenir là. Pas plus qu’à d’autres « justifications », ainsi les illusions perdues quant aux possibilités de « changer le monde », justifications elles aussi présentes dans les Trois-Tomes. Quelle que soit la validité de ces jugements, souvent sévères, toujours désabusés, ils ne résistent pas à la performance elle-même, à sa force et au fantasme qu’elle suscite d’un come back caressé : remettre le couvert, renouer. Et là apparaît le sens le plus neuf de ces « P.S » : ils sont le creusement d’une question étrange en apparence, celle de savoir pourquoi, quelles que soient les raisons que l’on se donne, la performance est une page que l’on ne peut tourner. Question qui creuse, se creuse au fil des Post-Scriptum, au fil du temps donc. Ca revient, toujours ça revient. Lancine. Jusqu’à ce qui me semble être une conclusion au moins provisoire, savoir que l’on ne peut pas plus se passer de la performance que de la vie avec laquelle non pas contre le temps mais avec le temps elle s’identifie, de « P.S » en « P.S », de métamorphose en métamorphose. Les masques tombent comme les feuilles : les déclar@ctions elles aussi sont des performances, tout poème est performance s’il est poème, la vie est performance quand elle est vraie et rompre avec Elle(s) est plus qu’impossible : ça n’a pas de sens. Alors, dans un monde où la culture est devenue affaire de produits médiatiques à consommer-jeter et où la poésie est peau d’zébi, Julien Blaine continuera à vociférer, tonitruer et même à péter ou cracher comme ça lui chante. En toute inutilité ? - Possible sinon probable. Mais ce qui a été raté (la révolution par la poésie, entre autres car il est bien des formes de vanités) n’efface pas ce qui a été, sera, chemin faisant, vécu, livré, et atteint. Julien peut-il s’en satisfaire ? - 2019 c’est pour bientôt, Neymar de retour au P.SG.

Philippe Castellin (mai 2018)

Notes

[1Chjami : « tu appelles », en Corse où existe une forme de joute entre poètes nommée Chjam’e rispondi.

[2Rispondu : « je réponds »

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