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LIVRE 3 : EFFRACTIONS , XCVIII


 Tu vois im font chier les mecs. Qu’est-c’i veulent quoi à la fin ? baiser d’accord, mais faut les materner tu comprends, i chercha maman. Bobo qu’i diz’ j’ai mal là, et pi encor là et encor là, t’en fais pas mon coco j’vais arranger ça. J’te fais un’biz’ là et pi encor là et encor là. Là là ça va mieux mon coco ? Tu t’sens plus à ton aiz’ ? Chavais bien qu’tavais pas si mal, voilà, voilà, comment tu t’sens, c’est quoi qui t’fait mal encor ? La tête ? La tête à noeunoeu , hé hé ! tu souris, quand même, t’inquièt’ pas, t’inquièt’, voilà voilà, alors ça va ? C’est bon ? qui c’est l’gros, oilà ... Tu vois l’genre quoi ? sympa d’accord et tout, deux minut’ quoi, et puis ? Des goss’ gâtés qui gueulent quoi, s’i a pas c’qui veulent ... Merd’ écoute ! le froc pas r’passé ou avec un’ tit’ tach’ là , c’est un drame, quoi, et sûrs d’eux- mêmes, i font chier, quoi, y a pas à dir’ ! Mais qu’i nous fout’ la paix quoi merd’, qu’i nous fout’, ouais, putain ! qu’i nous laiss’ tranquilles, j’dis pas quoi, pour baiser d’accord, mais pas clac comme ça pas quand c’est qu’i veul’ comme ça d’un coup, chéri i i ie ! jband’ hou hou ! viens ens ens ! jte veux ... clac clac, ouf et i soufflent et toi t’es là comme un tas d’merd’, t’es con, quoi, non ? Con, ouais, putain, bordel, faut pas déconner, quoi, et exigeants ! quoi ? t’es pas en forme ? Quoi ? t’es pas prêt’ ? Quoi ? Merd’ ! mâdâm’ i ui faut des violons tzigan’ ou quoi ? Quelle crise, quoi merd’, si on la leur refuz’, tu l’as pas vue quoi ? Elle te plaît pas quoi ? Elle est pas belle ? Regard’ ! tu vois bien, pourquoi c’est qu’tu crois qu’elle s’étouff’ ? J’sus pas un eunuque, merd’ ! qu’est-ce que j’fais alors ? Et quand t’en as envie, toi ? Qu’est-ce que j’dois fair’ ? Faut que j’me les coup’ ? ouais ouais, des fois, on s’dit, clac, un bon coup d’dents et clac ! T’sais qui parait qu’les russ’ èl s’foutait des rasoirs... Merd’, pas connes hein ! ding’, ouais, mais pas connes, t’imagines le mec, ouais, pas fier, quoi ; elle le fixa un moment de son regard sombre J’la rends foll’, ouais, y a pas à dir’, hm, hm, on y va, la caval’rie et motorisée, j’sus l’beau teuton, blond et tout hâlé, muselé, musclé, embusqué, l’beau cavalier masqué, oh ! mais !... il la défait, dur et doux, tranquille et sûr, quoi, il s’donne ! tout’ des salop ! qu’i s’dit, viens ma salop ! tu ’as voir ... ah ! c’est pas papa Stalin’ qu’en a un’com’ ça, attends, quoi ! déjà qu’tu trafiqu’ ma braguett’ ; d’accord, qu’t’enlèv’ le cask ! d’accord, mais la braguett’, si vit’ ! i’t’ manquait Hans, hein ! en fuite, et la queue basse ah ah ah ! tu veux y aller franco, c’est ça, c’est bon, pas d’préliminair’, pas d’attentions digitales, ouais, on y va t’oi oir, t’oi ouah, j’t’l’fous tout d’un coup, et clackk ! T’imagines la surprise, non ? t1imagin’, zzzzip, meerd’ qu’est-ce y m’arrive, zzzzip, encore un coup d’elle la queue taillée, en long, l’air de quoi ? courge coupée, zzip, un’ drol’ de gueul’ qu’i’ d’vait fair’ non ? Elles avaient des couilles ! hi hi ! Et le mec une bana ah ah bana ah n’ . Y paraît que quand i s’aperçoiv’ qu’i’ sont tombés sur un travesti, il zi vont quand même, t’imagine ? Virils et tout, ouais ! chtaim chtaim, qu’i’ disent c’est pas l’nombril qu’i’ se r’gardent, c’est la queue, et même i zont mêm’ pas b’soin de la r’garder, i savent, elle est là, à l’aise, d’temps en temps i s’la tâtent, il s’la caressent, i zi font des mamours et des mimines, il se r’mont’ un’ couill’ qui coins’ pas gênés, mais quoi, un peu inquiets qu’ell’ s’écraz’ quoi, les bijoux d’famille qu’i diz, merd, y aurait d’quoi êt’ croqueuse de diamants. Putain !, i pourraient pas nous fout’ la paix ? Tsé squi faudrait ? Qu’on leur file des carnets d’tickets d’bordel ... Ouais, mon coco, qu’est-ce que t’as ? Ca va pas ... T’inquièt’ pas, va, va fair’ un p’tit tour, allez, oublie pas l’carnet, hein ? Où j’lai mis, dis, où c’est qu’il est passé ? Mais à sa plac’ mon gros, à gauche, dans l’tiroir de droite au milieu, où j’rang’ les papiers quoi, avec ton pass’port et ton permis d’chasse ... Tu peux pas t’tromper, c’est rose ... Ca y est ? non ? Attends, j’viens, tiens, voilà, mon chou, allez, amuz’toi bien, et sois sage... Au fait, tu veux bouffer des rognons, c’soir ? Alors, ramènes-en ... T’imagines J’tassure, i s’raient moins nerveux, moins, moins congestionnés..

©Editions de l'Amourier, tous droits réservés

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