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MICHAËL GLÜCK

Poésie 2002-2003, Novembre - décembre 2002

© Michaël Glück

entre Saint Priest et Montpellier

Publication en ligne : 12 janvier 2021

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Clefs : 2000-2004 , Glück , poésie

vers la première série : Cordes tendues le long des murs

vers la deuxième série : À Cadenet

motifs de cœur sur l’oreiller
la lampe de chevet est posée sur la chaise
entre le lit et le violoncelle

et ce platane qui s’ouvre à la pensée
voilà
un vers glané d’un poète persan
livre ouvert au hasard
avant de baisser les paupières

expérience du simple
j’entends
ma respiration fatiguée
tandis que je pose
les mots sur la page

platane qui s’ouvre à la pensée
comment
demain
regarderai-je l’allée des arbres

Saint-Priest, le 27/11/02

++++

le Rutebeuf Clichy-sous-bois
objets et comédie
les mots
objets d’une autre langue

ce beau trouble d’être
en autre langue traduit

ainsi désapproprié
énoncé au plus juste

les mots sont
et ne sont plus
les miens

ainsi redistribués
restitués
à la figure tremblante
d’une communauté

Montreuil, le 05/12/02

++++


je pose
les dents
dans un mouchoir

je ne mords pas la nuit

la nuit envahit la bouche

Clichy-sous-bois, le 05/12/02

++++

la langue c’est ça
qui déplace les yeux
la langue c’est ça
qui désaxe les yeux
qui les arrache à l’intérieur
pour les tourner vers l’extérieur

la langue c’est ça
ce qui arrache les yeux
ce qui arrache les oreilles

on a beau se raconter des histoires
on est mort

ça musique de langues
de Corman à Kermann

Clichy-sous-bois, le 06/12/02

++++

de l’humanité
ne s’arrête pas
de l’humanité
s’effondre
de l’humanité
n’arrête pas de s’effondrer
et tient
tient
de l’humanité tient
peu mais tient
qu’à un fil de rien tient
si bas
tout
tient à plus rien
tient dans le rien
oui
de l’humanité

Clichy-sous-bois, le 06/12/02

A Daniel Lemahieu

++++


laisser la nuit
tomber dans la bouche

étrangement loin
les mots

flottent
entre deux silences

les mots

ton visage

plus que les mots
ton visage
absent de mes mains

Lyon, le 21/02/03

++++

les heures
seulement ponctuée par
ce qui dans le jour
m’oblige à parler

passer les mots à d’autres
m’en déposséder

ici je désapprends
à parler

quelques mots encore
demeurent

font logis dans la voix

quelques mots encore
tiennent debout

Lyon, le 21/02/03

++++


l’infini
patiente

noyau de silence et d’absence
cela seul
ce désert vers lequel
inscrire une trace
pour l’effacer

ni signature
ni pas

qui marche
a cessé de marcher

sans date ni lieu, mais 2003

++++


derrière la fumée de la cigarette
visage ruiné
par le tabac et l’alcool
elle arpente la place
vaguant sur ses talons
devant la gare
va et tourne sur elle-même
arpente
en attente ou
en vacance

elle déambule
porte le vide en elle

une autre vieille
fardée
maintenant l’accompagne
elles parlent
leurs lèvres pincées
agitent des mots

elles se ressemblent
et nous ressemblent

Montpellier, le 19/12/02

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