Noble folie de Josué, dite du Blasphème
Je parlent… tais-toi ! Où va ma langue, je vais, et je vais où vont mes pieds. Et si je ne sais pas où ils vont, où elle va, je sais toujours où je les mets. Non, non, pas d’errance. L’erreur, seule, l’erreur ! Pas de marche au hasard… Je parlent, ne réponds pas ! Est-il important de savoir où l’on va ? Est-il donc un but à atteindre –(s’il n’est déjà atteint !)- des lieux à découvrir ? –(à moins qu’on ne les sache !). Je marche émerveillé de ma marche et des lieux connus et de la marche seule et des seuls lieux connus. Rien ne me dévie, ne me dévoie, et je rejette ce que je ne connais pas, en tout cas, je ne m’y lance jamais sans les plus minutieux apprêts. Chemins de traverse, voies parallèles où je vais comme qui rumine et laisse à ses pieds le soin d’aller ! Ah ! la marche ! plaisir d’une perverse inutilité