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MARCEL ALOCCO

Des écritures en Patchwork, tome 2, Il était une fois le groupe 70

© Marcel Alocco
Publication en ligne : 7 octobre 2009
Première publication : octobre 1986 / article dans revue d’art

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Ecrivain(s) : Alocco

Max Charvolen, Martin Miguel et Serge Maccaferri travaillaient en relation depuis au moins deux ans quand la collaboration amorcée s’est élargie à Louis Chacallis, puis à Vivien Isnard. Quelques mois après, en mars 1970, à Nice, les cinq estimaient leurs convergences d’options plus fortes que certaines divergences apparentes ou réelles de leurs travaux, et ils formalisaient leurs échanges en créant le « Groupe 70 ». Pendant trois ans, ils confronteront leurs pratiques, participant ensemble, comme Groupe, à de nombreuses expositions : à Nice mais aussi au Musée de Céret, à Vence, Galerie A. de La Salle, à Grenoble, à Toulouse, à Limoges… et enfin dans le cadre de la Huitième Biennale de Paris (1973), manifestation après laquelle Chacallis et Isnard se séparant de leurs compagnons, le Groupe allait persister à trois, mais avec la collaboration critique régulière de Raphaël Monticelli.
 Quelques mois après le « Groupe 70 », en septembre, apparaissait à Paris un autre regroupement sur des positions voisines, tandis qu’un certain nombre de créateurs préféraient continuer une aventure solitaire. Tous avaient médité les positions de « B.M.P.T. » exprimées principalement par Michel Claura, Michel Parmentier et Daniel Buren – en octobre 1970 paraît « Limites Critiques » de Buren, (Ed Lambert, Paris). Ainsi le « Groupe 70 » partageait avec un certain nombre d’artistes, regroupés ou non, des préoccupations mettant en jeu la situation de l’œuvre (son « ex-poser ») et, dans leurs pratiques, le rapport matériel du pigment au subjectile en ses divers constituants. Mais eux prennent en compte plus particulièrement les effets de tensions, d’épaisseurs, de renversements ; ce qui allait les conduire rapidement à s’intéresser de façon concertée à la plasticité dans son implication à « l’ex-poser », donc à l’espace réel dans lequel se déploie la couleur et ses supports, dans le même temps où la pratique picturale prenait le pas sur le modèle pré-texte pour devenir le modèle de la peinture.
 Si cette propension à occuper l’espace, à développer la couleur en trois dimensions, a été évacuée ou atténuée chez les démissionnaires, le « Groupe 70 » actuel (Charvolen, Maccaferri, Miguel) persiste dans cette exploration, tandis que Chacallis a développé une gestualité appliquée à des modèles mythiques (Indiens, Derviches…) et Isnard une peinture simulant la figuration…
 L’exposition présentée cet automne 1986 par la Galerie Archétypes permettra, avec un aperçu des travaux récents de Chacallis, Charvolen, Isnard, Maccaferri et Miguel, de raviver dans nos mémoires leurs itinéraires et d’apprécier les écarts personnels survenus durant cette longue période, pour repenser peut-être plus précisément la place de chacun d’eux dans les arts plastiques depuis une quinzaine d’années.

 

Kanal n°25 octobre 1986

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