(Josué avait lentement enclenché les mécanismes)
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Je vous dis : "c’est ici que tout commence"... même si vous croyez que tout a commencé ailleurs
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Il parlait ainsi dans la grande salle
Amoncellement d’insectes, grouillements, écoulements, crissements ténus à travers des ombres humides, bruits assourdis de mandibules, murmures de pinces, doux frottements de corps pierreux raclant le sol, se heurtant entre eux, images dérisoires d’explosions formidables lors de chocs d’univers, pourritures lentement englouties par des terres voraces et riches, rostres délaissés mêlés dans les conglomérats rocheux, amoncellements d’insectes, bruissement des vols (et l’on cerne des citadelles végétales), longues suites de capitulations et de morts sans deuil, espace que les parcours révèlent et dessinent, entrelacs de chemins aériens et de rayons solaires, chape lumineuse bruyante
et là où l’air se raréfie, phosphènes lancés à des vitesses que l’oeil ne peut pas suivre, éclatements, déviations inouïs, dans le silence et la fragilité de la pellicule supérieure.
Il ne saurait y avoir d’autre début que celui-ci ; je ne raconte rien, ne relate rien d’autre que ces baignades sans fin dans des frémissements de vies subalternes, que ces pluies vermiculaires à l’étouffante densité, que ces envols secs et diaphanes où j’ai flétri et durci mes poumons et ma gorge. Je ne vais plus que traînant après moi cet accrochement aux déplacements lents, qui attire de toutes parts en les déroutant des monstres infimes qui lui ressemblent. Et c’est moi.
Il ne saurait y avoir d’autre chaos que celui-ci, ni de genèse ailleurs qu’ici, ni de pères dont les fibres ne se mêlent indistinctement à celles des fils.