Septième salut : Comme une autre trace du magma du dedans
Il est le jongleur de lui même, lui seul est en jeu dans ces rites complexes où interviennent le temps, l’espace, le corps, le souffle et le rythme ; lui seul et son corps comme un objet autre que lui.
Il est le séducteur des espaces fragiles, il amadoue le vertige, allonge la durée, vise à l’harmonie des moindres mouvements de son souffle et de ses muscles, se suspend au temps qu’il suspend.
On dit que sa vie ne tient qu’à un fil. Il le sait bien et c’est à cette conscience qu’il doit d’être serein et de pouvoir supporter l’espace qui l’écrase. L’équilibriste s’est tout entier voué au seul souci de demeurer debout, malgré tout, dans la zone incertaine où le hasard l’a jeté ; il en oublie les peurs et les doutes que, par un excessif souci de certitudes, l’arpenteur agite dans son cœur.