BRIBES EN LIGNE
elle dit la main qui fut le page d’accueil de page suivante ► page       " de profondes glaouis in the country (À l’église rossignolet tu la et…   dits c’est la peur qui fait station 7 : as-tu vu judas se saluer d’abord les plus mathieu bénézet : mon al matin, quant primes pert « non, peut-être naviguer dans le bazar de       mouette pour andré on préparait     m2         &     sur la pente today i eat my aller à la bribe suivante rafale n° 9 un a inishmore chaque plante est ceci… pour prendre mesure. se placer sous le signe de page d’accueil de outre la poursuite de la mise que reste-t-il de la aller à la bribe suivante références : xavier textes mis en ligne en août début de la mise en ligne de       dans   pour olivier toulon, samedi 9 il semble possible bribes en ligne a l’impression la plus nice, le 18 novembre 2004 pour le prochain basilic, (la textes mis en ligne en pour accéder au texte, depuis ce jour, le site à claude held patiente la page suivante ► page       ".. il existe deux saints portant nous dirons donc un temps hors du s’ouvre la page suivante ► page haut var ► trois petits les éditions de la passe du dernier vers aoi sommaire ► page suivante on cheval d’abord un curieux cent dix remarques i► cent   si vous souhaitez 1 2 3&nbs six de l’espace urbain, nu(e), comme son nom dernier vers aoi textes mis en ligne en mis en ligne durant cet article est paru dans le chère florence textes mis en ligne en août qu’est-ce qui est en     rien d’un côté huit c’est encore à cent dix remarques i► cent préparer le ciel i c’est une sorte de a la fin   il ne resta présentation du assise par accroc au bord de bien sûr la textes mis en ligne en avril la rencontre d’une exposition de la série accéder au texte en cliquant ce poème est tiré du je suis occupé ces agnus dei qui tollis peccata quando me ne so itu pe gardien de phare à vie, au page suivante ►   les se reprendre. creuser son en 1958 ben ouvre à       ç difficile alliage de       il 1 2 3&nbs       baie Ç’avait été la dieu faisait silence, mais page d’accueil de mise en ligne d’un       à   nous sommes depuis le 20 juillet, bribes page d’accueil de beaucoup de merveilles 1 2 3&nbs cristina de simone : le le chêne de dodonne (i) vous pouvez directement me       ( dernier vers aoi  pour le dernier jour       à     longtemps sur         &n tristan_cabral_a_l_e hommage à rené   le texte suivant a descendre à pigalle, se vos estes proz e vostre le franchissement des démodocos... Ça a bien un 1 2 3&nbs la réserve des bribes       à sommaire ► page     pluie du pour écouter ce moment de tous ces charlatans qui       la antoine simon 15 page suivante ► page allons fouiller ce triangle j’pense à toi bruno       reine la danse de pas facile d’ajuster le la gaucherie à vivre, dessiner les choses banales dans le train premier si j’étais un pour lire les textes de effleurer le ciel du bout des       ...mais la bouche pleine de bulles dans les carnets les lettres ou les chiffres page suivante gérard je suis 19 mars 2022, savigny sur je ne sais pas si cliquer sur l’icône 1 2 3&nbs page suivante ► page sommaire des mises en baous et rious je suis 1 2 3&nbs 1 2 3&nbs a l’aube des apaches, a propos de quatre oeuvres de si c’est ça, « ces deux là le temps passe dans la quelques autres la chaise, le châssis, le c’était une très jeune sauvage et fuyant comme tromper le néant       nuage en une, une œuvre de       neige petites proses sur terre toi, mésange à commençons donc par le   dits de josué avait un rythme 1 2 3 sans être grand page suivante page À la loupe, il observa li emperere s’est       qui page précédente retour a propos d’une roland barthes : propos       o       gloussem onzième page précédente retour ] heureux l’homme Être appelé par son nom photo charles chaboud,       le marie-hélène avec marc, nous avons chers élèves du collège <img852|left> forest dernier vers aoi à raphaël jacques kober : les un verre de vin pour tacher le plus insupportable chez page d’accueil de "l’art est-il la force du corps, c’est ici, me page suivante page       coude  l’entretien d’ eurydice ou bien de envoi du bulletin de bribes rafale 1254 : naissance de le grand combat : dernier vers aoi tout est possible pour qui quant carles oït la       dé je ne saurais dire avec assez aller au sommaire de pablo ce qui fait tableau : ce denis roche :   1) cette voici des œuvres qui, le page suivante ► page abords de l’inaccessible "si elle est page d’accueil de mult est vassal carles de pour visionner la marcel alocco a rafale n° 12 où vous dites : "un le flot gris roule contre   tout est toujours en madame est une torche. elle       neige cinq madame aux yeux 1 2 3 en page suivante page rafale n° 7 un antoine simon 18 présentation du projet 1 2 3&nbs une autre approche de page précédente ► page       pourquoi aux george(s) (s est la alocco, au château de je serai toujours attentif à pour accéder au pdf, le chêne de dodonne (i) dans ma gorge quand on arrive de new-york préparer le ciel i chants à tu mon recueil dans le respect du cahier des à propos “la       objectif carles li reis en ad prise sa il y a deux villes à suite de     faisant la aller à la liste des auteurs creuser de la langue, outil morz est rollant, deus en ad les dernières   cinq approches je suis celle qui trompe page suivante ► page bruits de langues. en rester voici quelques années, madame est toute il tente de déchiffrer, raphaËl j’ai perdu mon page d’accueil de page suivante ► page la légende fleurie est page suivante ► page dire que le livre est une de pa(i)smeisuns en est venuz aller à la bribe suivante       le aller à la liste des auteurs 1 2 3 à propos des grands c’est un peu comme si,       le vent violette cachée ton ….omme virginia par la alberto arbasino :             hélas, voir l’essai sur aller à la bribe suivante  le livre, avec       jardin soudain un blanc fauche le  dernier salut au j’ai longtemps tes chaussures au bas de       le derniers textes mis en ce 28 février 2002. 1    le recueil que ce un nouvel espace est ouvert       allong&e textes mis en ligne en ainsi va le travail de qui 1 2 3&nbs (ô fleur de courge... ils sortent  tu vois im font chier   adagio   je       l’ page d’accueil de pour accéder au pdf, genre des mots mauvais genre page suivante ► page       sur       voyage quelque temps plus tard, de bernard noël, droits si vous entendez le lac deux ce travail vous est lancinant ô lancinant page suivante ► page   *   libre page suivante page       au pas coupé le son à aller au sommaire de pablo les ruelles blanches qui et voici maintenant quelques sommaire ► page suivante station 3 encore il parle voir les œufs de a la femme au       marche aller à la bribe suivante page d’accueil de 1 2 3&nbs       janvier 2002 .traverse page suivante ► page pour pierre theunissen la aller à la bribe suivante     vers le soir ce mot comme à la hâte antoine simon 22       dans la dernier vers aoi à yvon « oui, les articles mis en ligne en 1 2 iii sur page suivante ► r.m. a toi aller à la bribe i au 1 la confusion des grande lune pourpre dont les on croit souvent que le but       fleurett (elle entretenait de toutes les normalement, la rubrique quatre si la mer s’est   encore une   la production l’ami michel préparer le ciel i vers le sommaire des recueils bribes dans le nid de la visite de la fondation       une 1 2 3&nbs il pleut. j’ai vu la       ce qui 1 2 3&nbs ► abÉcÉdaire à jean dernier vers aoi un survol de l’annÉe encore la couleur, mais cette       m’ pour accéder au texte au je sais bien ce qu’il le travail de bernard station 1 : judas la parol

Retour à l'accueil
Article présent dans les rubriques : Martine Orsoni /
Sainte Agnès
Publication en ligne : 31 décembre 2008
Première publication : novembre 1993 / catalogue d’exposition
Artiste(s) : Orsoni

Beaucoup de merveilles emplissent le ciel et la terre. Tu sauras que l’une des plus grandes, est celle qui, depuis la dispersion de Babel, nous permet de faire germer autour des choses du monde la douce confusion de nos voix multiples. C’est elle qui fait que les arbres fleurissent des mille et mille mots qui les appellent. C’est elle qui entoure la terre du protecteur cocon de nos langues et nous rapproche doucement du ciel. Tu sauras une merveille plus grande encore, car nos langues, de la grâce de leur multiplicité, ont acquis celle de se pouvoir mêler, contaminer, fusionner, et marier ; nos parlers les plus harmonieux naissent ainsi de ces mariages, et on n’entend jamais sans émotion ces langues, que l’on nomme créées ou créoles, que l’on ne comprend pas et qui laissent stupides, et qui pourtant produisent un troublant effet de familiarité. Et jusqu’à l’intérieur de chaque langue, à l’intérieur des mots, se croisent des peuples et des histoires ; ainsi le nom d’Agnès éveille en lui l’écho du parler de deux peuples : du latin où ce nom désigne l’agneau, et du grec, où il veut dire “pur” ou “innocent”, c’est ainsi qu’Agnès portait en elle l’innoncence et la pureté de l’agneau et c’est dans l’innocence et la pureté que, encore agnelle, à peine âgée de 13 ans, elle rendit à dieu l’âme radieuse qu’il lui avait donnée et devint l’épouse et la martyr de J.-C., après qu’Aspasius, au nom du préfet, eut donné l’ordre qu’on lui perçât le coeur d’une épée.
De la vie d’Agnès, tu retiendras que la première souffrance qu’on lui infligea fut qu’on la fit traîner, nue, dans un bordel. Les enfances volées l’invoquent même quand la douleur les a rendues sourdes à elles-mêmes, déchirées et pantelantes, les yeux cillés par l’obstruante présence de chairs mûries et sénescentes, chargées, en leurs replis, de vieilles odeurs, de relents des jouissances mortes, les oreilles étouffées et la bouche noyée par les mots douceureux et les salives aigres, les lèvres et les gorges débordantes des sécrétions étrangères, la moindre parcelle de peau irritée et peu à peu durcie par le stupre.
L’ordre avait été donné par le Préfet, sous les fallacieux prétextes dont les tyrans sont prodigues dès lors qu’il s’agit de persécuter les innocents dont la seule innocence attente à leur pauvre pouvoir. La raison en était que ce préfet avait un fils qui se mourait d’amour pour Agnès mais dont Agnès ne voulait pas parce qu’elle s’était donnée au seul amour de J.-C. Agnès était tirée par les rues, sa nudité d’enfant offerte à tous les regards ; on dit qu’il se fit alors autour d’elle comme une grande muraille d’ombre, soit que les yeux des badauds fussent aveuglés et que l’insoutenable lueur de l’innocence eût nécrosé le fond de leurs rétines, soit qu’un ange la couvrît de son aile de nuit, soit enfin que N.S. eût rendu sa chevelure épaisse et dense au point de la couvrir mieux que le meilleur des vêtements, comme le dit Jacques de Varazze. Il est vraisemblable qu’Agnès dut à sa pureté d’enfant que son corps fut protégé comme il l’était au temps des nudités originelles, que les badauds ne surent la voir parce qu’elle était innocente et que, de la sorte, elle avait suscité autour et au dessus d’elle la présence de l’ange de Dieu. Ainsi protégée elle fut amenée jusqu’à la mère maquerelle qui la considéra d’abord avec une gourmandise sombre d’autant plus grande que la beauté d’Agnès était voilée par ses cheveux. Les filles qui attendaient firent autour d’elle une couronne de lueurs pâles et clignotantes, leurs regards émus et tristes caressaient l’enfant et si elles se réjouissaient de voir la fraîcheur et la beauté d’Agnès illuminer leur clinquant lupanar, elles la plaignaient amèrement dans leur coeur d’avoir à faire si tôt le deuil de soi-même. Agnès, forte du nom de J.-C. et confiante dans son amour, s’était mise à prier en invoquant tous les saints et Marie Madeleine.

Sainte Marie, disait-elle, vous avez connu toutes les souffrances de l’amour et vous avez le plus pleuré quand vous avez rencontré le plus pur d’entre eux. Me voici dans un lieu d’amours perdues et dans l’air flottent à jamais les gémissements des tendres endeuillés et les cris de colère de ceux à qui fut arraché l’amour des autres et d’eux-mêmes, délivrez-moi de ce tourment de déchirure.
Sainte Marie, disait Agnès, délivrez-moi.
Saint Jean, tendre fils, vous avez posé votre front sur l’épaule de N.S. et vous avez senti la chaleur de sa peau et elle vous a envahi, et vos narines, votre palais et votre gorge se sont emplis de l’odeur de son corps, de celle de sa suave sueur, délivrez-moi de ce tourment ; vous avez eu sur votre épaule le front de la sainte mère de N.S., vous avez senti combien sa peau était chaude et douce, votre corps a fondu de protéger son corps au pied de la croix, vous avez gardé sur vos lèvres le parfum de son corps et le goût de ses larmes et la forme de son sourire, gardez-moi de connaître le tourment de l’écrasement.
Saint Jean, disait Agnès, délivrez-moi.
Et vous, Saint Luc, vous avez été le plus proche de la Vierge Marie et vous avez été le plus proche de la mansuétude du Christ, et vous avez été le seul attentif aux larmes de la prostituée, et vous avez été le seul témoin de la naissance de chair de N.S.J.-C., vous savez que qui touche au corps touche à l’âme, préservez-moi de ce tourment de mort..
Saint Luc, disait Agnès, délivrez-moi !
Et vous, Sainte Vierge, vous avez senti dans votre corps naître, croître, grandir, pousser, s’épanouir une vie nouvelle, et vous en avez sanctifié toutes les naissances, et vous en avez sanctifié tous les corps qui connaissent le tendre partage des plus profondes intimités, vous nous avez appris que c’est dans le partage que se manifeste l’esprit, préservez-moi des tourments de l’enfermement ; vous n’avez pas connu la mort, votre corps est monté au ciel, intact et éternel, vous nous avez appris ainsi que nous sommes aussi sacrés dans notre corps que dans notre âme ; préservez-moi de ce tourment d’enfer.
Sainte-Vierge, disait Agnès, délivrez-moi.
Et vous qui avez su souffrir sur ces croix que sont la conception, la naissance et la venue au monde, et sur cette croix qu’est la vie, et qui avez fait de la mort l’image de la croix et de la croix l’image de tous les croisements, vous que je n’ai pu aimer, comme vous a aimé Marie Madeleine, que parce que vous êtes homme et faible et naissant et vivant et souffrant et mourant et jusque dans la mort espérant, vous que j’aime parce que vous êtes homme pleinement et douloureusement et que de vous aimer me fait aimer les autres, protégez-moi des tourments de la haine.
Délivrez-moi, disait Agnès, délivrez-moi.”

Il se fit alors une grande merveille : au fur et à mesure qu’elle les invoquait, les saints se rendaient aux mots d’Agnès : ils apparaissaient en de grands halos si lumineux qu’ils effacèrent les meubles brillants, les sièges profonds et vastes, les tables chargées de vases dorés et de fleurs ouvertes et lourdes, les luminaires étincelants, les murs et le plafond aux draperies brocardées et aux miroirs indiscrets, la cheminée aux plaques ouvrées, les portes et les fenêtres lourdement chargée de tentures ; la lumière était devenue si intense qu’elle ternissait le soleil du ciel retrouvé ; dans cette lumière on aperçut l’ange de Dieu qui revêtait Agnès d’une aube de lin blanc. Or le fils du préfet, celui-là même à cause de qui Agnès avait été livrée à la prostitution, vint au bordel avec nombre de ses amis. Le coeur chargé de haine de ne pouvoir la posséder que par la contrainte, il voulut l’humilier plus grandement en la livrant d’abord à ses amis. Mais eux, que la haine n’aveuglait ni n’assourdissait, effrayés par le miracle de cette grande lumière et la musique des oraisons, quittèrent la maison en courant. Le jeune préfet, furieux de voir ses compagnons de débauche lui refuser celle qui se refusait à lui, se rua violemment sur Agnès. Quand il fut proche d’elle, dans la lumière vive qui entourait la vierge, il fut happé par le tourbillon lumineux et projeté à terre ; aussitôt un diable surgit et, se précipitant sur lui, lui saisit la verge qu’il étira et allongea démesurément, après quoi, dans des ricanement affreux, il la lui entoura autour du cou en serrant si fort que le jeune homme en eut les yeux exorbités et la lui ficha dans la bouche jusqu’au plus profond de la gorge. Etranglé et étouffé par l’instrument de son péché, le fils du préfet expira aussitôt.
On dit aussi, qu’ensuite, Agnès, à la demande du préfet implora N.S. et obtint de lui la résurrection du pécheur. Que c’est la raison pour laquelle, ayant retrouvé son fils, le Préfet cessa de persécuter Agnès, mais que, par crainte de la proscription, il la livra à Aspasius, son suppléant qui la fit périr comme je te l’ai dit.

Un message, un commentaire ?

Forum sur abonnement

Pour participer à ce forum, vous devez vous enregistrer au préalable. Merci d’indiquer ci-dessous l’identifiant personnel qui vous a été fourni. Si vous n’êtes pas enregistré, vous devez vous inscrire.

Connexions’inscriremot de passe oublié ?

Suivre la vie du site RSS 2.0 | Plan du site | Espace privé | SPIP