Comme une suite de Villanelle
en forme de faux blason
pour les couleurs de
Albert Chubac
Comme une suite...
Dans la lumière du matin
La mémoire secrète du monde
Où il gît d’où il surgit mémoire
Où l’espace éclot du silence
Lumière du jour naissant
Le bleu le silence a teint
De ciel de pierre et de mer
L’assaut des herbes le surprend
Suspendu timoré au temps
L’or se diffuse en air le vent
A des couleurs qui tremblent
Mémoire sereine du monde
Quand le bleu le silence étreint
Les monts au loin virent en mots
Pluie tendue de lambeaux d’espace
Bribes chuchotées de soleils
Irradiants rires entendus
Où gît d’où surgit la mémoire
Le bleu le silence atteint
O marine où s’essuient les yeux
Ciel dans la main emprisonné
vigueurs jeunesse suspendues
Le temps se charge de sagesse
Où l’espace éclot de silence
Couleur pesant sur riens couleur
Qui dit un monde encore absent
Qui gît en elle et qui d’elle surgit
Et qui est là comme attendant de naître
A la portée des sens