CHRISTIAN ARTHAUD
L’ombre des mots
Lorsque la langue dérape, le sens se métamorphose.
Les correspondances de Baudelaire, les calligrammes d’Apollinaire, les voyelles de Rimbaud, les châteaux de Charles Nodier, les mots-valises de Lewis Carroll, la musique verbale de Michel Seuphor, les poèmes phonétiques, les onomatopéiques de Jacques Audiberti, la poésie lettriste d’Isidore Isou, l’algèbre oulipienne, le zaoum de Khlebnikov, le bégaiement de Ghérasim Luca, la verbophonie d’Arthur Pétronio, la métapoésie d’Altagor, le spatialisme de Pierre Garnier, les crirythmes de François Dufrêne, ont donné pour la création verbale un sens à cette absence de sens.
Franck Jędrzejewski : L’Ombre des mots. Le sens dans les écritures expérimentales. Préface de Jean Pruvost. Honoré Champion, 2013.