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pétrarque, rare moment de bonheur, 1 2 3&nbs la vie est dans la vie. se embrasement du mantra gore tout en vérifiant     les fleurs du 1 2 3 page suivante page carles li reis en ad prise sa       neige 1 2 3&nbs   en grec, morías la question du récit       il       droite dans les horizons de boue, de       la pie c’est ici, me aller au texte nous sommes en 1958 ben ouvre à l’annÉe 2021 mois par l’envers de       la page précédente retour c’est extrêmement       pé page suivante mes pensées restent au rayon des surgelés 1 2 3&nbs antoine simon 13 pour pierre theunissen la la fonction, j’ai longtemps je serai toujours attentif à il y a des mots, mais comme l’éclair me dure,   du maurithuis par   saint paul trois       la quelques textes       sous       fourmi&n toutes sortes de papiers, sur pour le prochain basilic, (la si vous entendez le lac alberto arbasino : retour à la recherche dessiner les choses banales libre de lever la tête     tout autour il était question non de la les 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Article présent dans les rubriques : Butor, Michel /

MICHEL BUTOR

LES SURVIVANTS
© Michel Butor

Giorgio de Chirico

Publication en ligne : 2 novembre 2022
Artiste(s) : Chirico

Les Survivants, deuxième texte de Trio vertigineux, consacré à Giorgio de Chririco, paru en 1999 dans le catalogue de l’exposition « Artistes avec Michel Butor mit Künstlern » organisée par le Collegium Helveticum de l’ETH Zurich présentée à la Semper-Sternwarte du 17 mai au 4 juin 1999 (source dictionnaire Butor d’Henri Desoubeaux)


a) Les villes abandonnées

Il n’y a plus personne. Pourtant tout est resté debout. C’est un peu comme au petit matin, juste avant que les travailleurs sortent de leurs logis, tandis que dorment encore profondément non seulement les bourgeois mais la plupart des artisans. Les premiers pavillons ont été remplacés par des immeubles auxquels on a ajouté quelques années plus tard plusieurs étages et encore plusieurs. Mais le sentiment de solitude est tel aujourd’hui que personne ne doit plus dormir dans les chambres derrière les façades. Les hommes sont partis pour la guerre. Les femmes et les enfants ont dû se réfugier dans des mines ou des forêts lointaines devant l’approche des combats. Le feu se mêlait à la pluie. Pas trace de bombardement pourtant. Ni brèches, ni gravats. Les rues n’ont jamais été aussi propres. C’est que la menace, dans nos guerres modernes, ce n’est pas seulement l’artillerie avec ses obus, ni même la toute jeune aviation avec ses bombes explosives ou incendiaires, mais quelque chose de bien plus subtil : les gaz qui envahissent sans le moindre bruit, nappes incolores et inodores qui montent sournoisement et provoquent des ricanements ou des larmes, des irritations, des étouffements, l’asphyxie, la folie parfois, la mort presque toujours.

Il n’y a plus personne. Il reste les statues sur les places : Ariane dormant épuisée par l’effort qu’elle a dû fournir pour aider le bel étranger Thésée à s’évader du labyrinthe après qu’il eût tué son frère monstrueux le Minotaure dont il lui avait apporté la tête sur un plateau, épuisée pour avoir veillé tant de nuits pour l’empêcher de la trahir avec sa soeur Phèdre, toutes deux ayant si abominablement trahi leur père Minos. Ses cheveux ruissellent jusqu’à l’écume. Ariane abandonnée rêve à la venue du jeune Dionysos avec son cortège de silènes, bacchantes, léopards, thyrses, pampres, amphores et cratères débordants, cette venue qui tarde tant.

b) Le chant du départ

La ville est devenue labyrinthe. Un vieillard solitaire un peu voûté considère la place qu’il connaissait si bien avec ses tours et ses arcades, maintenant méconnaissable parce que toutes les inscriptions se sont effacées. Un coup de foudre a secoué tout cela. Autour des feux les tissus glissent en moirures, se frottent en veines et plumes. Même l’horloge n’a plus de chiffres ; elle se tait sur l’heure comme si le temps s’était arrêté. Les rues n’ont jamais été aussi propres. Pourtant, s’il n’y a plus ni chevaux pour tirer calèches, omnibus ou roulottes, ni récentes automobiles avec leurs volants et capots, les trains passent encore et font pause à la gare, sans que personne en descende, comme si les quais étaient désormais interdits, maudits, mais pour attendre les fugitifs, un dernier enfant perdu, un dernier ermite qui ne laisseront derrière eux que leurs ombres.

La ville est devenue labyrinthe. Il y a pourtant une voile (est-elle blanche ou noire ?) qui nous propose de nous emmener vers des îles, Délos avec ses monuments chorégiques, Rhodes et les palais de ses chevaliers, la Crète avec Cnossos restauré par Evans, ses rois parmi les lys, ses taureaux et chanteurs, vers d’autres continents peut-être, l’Asie, la ville de Troie vengée, ressuscitée où Andromaque accueillerait Hector victorieux d’Achille, l’Afrique, les portraits du Fayoum, les mosquées et les bains, les rois numides, les hypogées, l’Amérique avec ses pyramides, pierres à douze côtés, escaliers mécaniques, gratte-ciels et abattoirs.

c) L’architecte aveugle

Dans mon atelier déserté, je peuple les maisons projetées qui n’ont pour l’instant aucune chance d’être réalisées, avec ces mannequins qui servent aux peintres pour étudier mouvements et draperies. Ils sont insensibles à la vieillesse, mais non à la poussière. Virus et bactéries ne peuvent rien contre eux ; par contre ils sont à la merci des termites et des vers. Je les dispose sur des fauteuils miniatures dans des salons dont il n’existe que les plans, les installe à des fenêtres imaginaires donnant sur des places, des colonnades, des gares et des ports, Rhodes et les palais de ses chevaliers, la Crète avec Cnossos restauré par Evans ; j’imagine leurs conversations d’avant-guerre : les affaires, les villégiatures, les soirées mondaines. Je les couche dans des lits. Je les caresse ; je polis tellement leurs visages avec mes pouces que leurs nez s’enfoncent dans le bois et bientôt les sourcils aussi. Prométhée gémit sur le Caucase.

Dans mon atelier déserté les yeux des mannequins ne se ferment pas mais blanchissent comme ceux des statues antiques décolorées que l’on voit dans nos galeries et jardins publics. Plus de pupilles, plus de paupières. Leur face devient comme un ciel sans nuages ; et quand je passe mes mains sur ma propre tête je la sens devenir lisse aussi. Je vois encore, mais les détails disparaissent. Une résine goudronnée coule sur tout cela. Je suis inondé à la fois de lumière et de nuit. Incapable désormais de dessiner, je fabrique à tâtons des monuments funéraires avec mes règles, tés, compas, pistolets. Ce sont comme des bouquets de grues, mémorial au bâtisseur inconnu.

d) Les canaux ligneux

Le fleuve se ramifie depuis son embouchure en nombreux affluents, sous-affluents, ruisseaux, jusqu’à des torrents de montagne. La sève descend de toutes ces brindilles et branches jusqu’à la mer où le tronc majestueux s’enracine en deltas et courants. Le fleuve est la coupe d’un arbre effectuée par le sol et la surface des eaux. Si la circulation continue son ralentissement, les navires seront pris comme dans la glace ou la colle. On peut déjà marcher d’un embarcadère à un autre en prenant toutes sortes de précautions, en surveillant les rides et nervures afin d’éviter les pièges qui vous engloutiraient comme de visqueux sables mouvants. Ce qui risque de manquer maintenant, c’est l’eau véritable, salée ou douce, celle qui nous désaltérait autrefois, qui nous lavait, dans laquelle on se baignait, qui tombait du ciel ou jaillissait en geysers.

Le fleuve se ramifie depuis son embouchure. Les promeneurs de bois regardent dans les vitrines des hommes et femmes de cuir et céramique vêtus d’oripeaux comme ces épouvantails que l’on dressait sur les champs pour les protéger des oiseaux, quand il y avait des champs et des oiseaux. Virus et bactéries ne peuvent rien contre eux. Filer jusqu’au port, traverser la mer, apprivoiser d’autres machines, étudier d’autres mannequins dans les vitrines. Inépuisable contemplation de la tête aux yeux clos. On n’entend plus désormais que les soupirs des ponts. Les gondoles sont immobiles au long des môles sous les palais semblables à des cercueils. Les dragons de leurs proues s’envolent soudain lourdement à la stupéfaction des gardiens de la Venise des morts.

e) Le combat de saint Georges

Ariane est enchaînée au rocher. Ou est-ce Andromède ? Ou est-ce Angélique ? Ses cheveux ruissellent jusqu’à l’écume. Ou est-ce la bave ? Ou est-ce la mitraille ? Les promeneurs de bois regardent dans les vitrines les chevaux de la délivrance : Pégase, hippogriffe ou monoplace, venus de la mer ou du sang de Méduse, venus de l’ingéniosité des artisans de l’Orient ou du Nord. Si nous laissions le dragon la dévorer, les dévorer, nous nous retrouverions juste avant la guerre qui recommencerait en des cercles impitoyables. Ce sont les propres ailes du dragon dont nous avons besoin pour le vaincre ; ce sont ses propres griffes dont nous devons armer nos lances. Il faudrait l’avoir déjà vaincu pour le vaincre ; et pendant ce temps, la beauté perdue, la douceur de vivre appelle à l’aide.

Ariane est enchaînée au rocher. Il faut découvrir le dragon en nous, le capter dans notre miroir, dans son miroir, le plus clair et surtout le plus grand que j’aie jamais vu, prendre à la gorge ce mannequin pour qu’il saigne autre chose que de la sciure, lui arracher toutes ses dents pour les semer en terre et qu’il en germe une armée de héros pacifiques prêts à reconstruire les colisées, les basiliques, les jardins suspendus près d’observatoires qui cataloguent de nouvelles étoiles, capables de rouvrir les yeux de toutes les statues. Mais que restera-t-il du pauvre Georges après son combat silencieux ? La merveilleuse exposée délivrée, rendue à l’après-guerre, au labyrinthe d’Eden, jettera-t-elle même un regard sur ce qui restera de son sauveur ?

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