MICHEL DIAZ
la nuit, te disais-tu, est le seul mot que rien n’érode, l’espace d’une errance aux obscures frontières
un silence où l’on mange sa bouche, où l’on boit son regard, où l’on pose ses nerfs, où l’on patauge dans sa bourbe, où l’on s’avance à reculons dans un présent au cou tranché, où l’on s’embaume dans l’absence et dans l’oubli du devenir
je ne sais quoi de pâle, un nom saigné aux quatre veines, une ride poudreuse, un rire déserté
car le chemin de l’écriture est chemin dans la mort