RAPHAËL MONTICELLI
/ article dans revue
Le journal intermittent est né en 2001. Pour des raisons professionnelles, j’avais quitté la présidence de l’association des amis de l’Amourier, laissant la place à Alain Freixe. Les amis m’ont alors demandé de garder une présence dans l’association, par exemple en intervenant dans le Basilic, la gazette de l’association. J’ai alors proposé l’idée d’un "journal" que je tiendrais à leur demande quand la place le permettrait dans le Basilic.
C’est ainsi qu’aujourd’hui encore, de façon intermittente, à leur demande, je poursuis ces petites interventions.
Je reprends toutes ici, dans l’ordre chronologique... Et comme leur forme et leurs sujets correspondent à l’esthétique des Bribes, je les place dans cette rubrique...
(On peut consulter tous les numéros du Basilic à l’adresse https://www.amourier.fr/gazette-basilic/)
Alocco, au château de Carros
Chez Alocco, le travail sur la toile fonctionne comme double métaphore : de la peau et du texte. Peau, elle est cet espace du contact premier avec le monde, notre bord du monde : elle se marque, se déchire, se cicatrise plus ou moins.
Texte, elle est cette présence vibrante d’avant nous et d’en dehors de nous qui nous plonge dans le monde et plonge le monde en nous, il faut en tirer les fils pour voir comment c’est fait et jusqu’où ça va.
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A Nice, Jacky Coville aux Ponchettes et Niki de Saint Phalle au MAMAC
Les œuvres de Niki de Saint Phalle ne sont pas qu’au musée, elles ont envahi la ville de Nice, et c’est certainement l’une des formes du bonheur que ces rencontres inattendues, cette monumentalité colorée, bariolée qui s’est emparée de la ville.
Le musée des Ponchettes, où expose Jacky Coville, a vue sur la Promenade des Anglais et des œuvres de Niki de Saint Phalle. Dans le musée, ses grandes céramiques de guetteurs en attente explosent de couleurs rares. Jacky Coville sait négocier avec le feu comme personne.
Il y a là une belle confrontation : j’aime l’invention de Niki de Saint Phalle, sa façon de s’imposer et d’en imposer à l’espace ; j’aime aussi ce qui couve sous les émaux de Coville, cette tension mesurée, ces rêves continus, la grande et vieille science du dialogue avec la terre que perpétuent et enrichissent les céramistes.
Puis-je le dire ? J’ai un faible pour le travail de Coville, il m’emporte dans plus de régions plus lointaines, et creuse plus avant pour moi l’espace et le temps.
Dans les deux cas on a parlé de jeu, de gaieté, de joie ? Certes pas. Ni jeu, ni joie, ni gaieté. Mais le bonheur, dans les deux cas, d’avoir dompté les monstres.
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Mon père est mort.
Un matin de ce mois d’avril, dans la simplicité des humbles et des sages. Je nous souhaite à tous une mort aussi douce et tranquille, dans l’affection et l’émotion de ceux qui nous sont chers. Sa mère s’en était allée de même, un soir de juillet, dans son jardin, en cueillant ses légumes "con tre zucchin in te grembieu", "trois courgettes dans son tablier". Merci aux amis de l’Amourier pour leurs messages d’amitié.