CHRISTIAN ARTHAUD
Entre chien et loup
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André Blanchard : Entre chien et loup. Carnets, avril-septembre 1987. Le Dilettante, 1989.
On comprend que nombre d’auteurs écrivent à la sauvette. C’est que leurs livres sont si peu fortuits, toujours faits de l’air du temps dont ces auteurs entendent soutirer les dividendes.
Ces livres qu’on a lus avec plaisir, et dont il ne nous reste rien… C’est d’une tristesse ! mais une tristesse paisible, presque émoussée, comme la révérence obligée devant ce qui nous dépasse : l’oeuvre du temps.
Les écrivains vieux jeu : ceux qui pondent à la queue leu leu des livres comme jadis les mères de famille des mouflets. Être résolument moderne (du moins, sur ce seul plan) et raisonnable, s’en tenir à une honnête moyenne, celle, passez-moi la référence ! D’un Flaubert ou d’un Albert Cohen. Il y aurait là comme du savoir-vivre, tout de discrétion, et agrémenté de ce minimum de désinvolture sans lequel il n’est pas de vraie aristocratie de l’esprit.