CHRISTIAN ARTHAUD
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Pierre Vandrepote : Mots sans mots morts à demi-mots.
La marginalité, la subversion sont aujourd’hui métaphores courantes de toute écriture. Signe qu’il y a du progrès, c’est-à-dire de la récupération. La marge est pleine page et s’abîme dans la production ; quant à la subversion, dès qu’elle se fait prendre par le langage — dès qu’elle est articulée —, elle devient réversion à l’ensemble culturel. L’honnêteté du parlant ou de l’écriveur n’est plus en cause que de façon accessoire ; quoi qu’il en ait, son message n’est plus pertinent dans la communication.
S’il nous arrive d’écrire, c’est parce que nous sommes des séquestrés du réel et de la vie. Il n’y a pas d’autre lieu à subvertir que celui où se fabriquent tous les miracles, tous les mirages, toutes les passions et tous les renoncements, je veux dire celui du corps, de la totalité de nos corps échappés.
« Sphinx », N° 9, printemps 1980. Tatou / Llys Dana. Directeur : Patrick Mounier.