THIERRY RENARD
Clermont-Ferrand, le vendredi 19 novembre 2021 ;
Vénissieux, le dimanche 21 novembre
Maintenant assis sur un banc, place Jean-Jaurès à Saint-Étienne, et attendant celles qui devraient bientôt arriver et me rejoindre pour le déjeuner, femme et fille, je revisite ma mémoire et toutes les années écoulées. Je m’interroge par rapport aux risques pris et aux actions accomplies. Tout ce que j’ai fait, jusqu’à aujourd’hui, l’a été en faveur du théâtre et de la poésie. Je place ces deux formes d’expression artistique très haut dans mon ciel. Avec, encore, la musique, la peinture, le cinéma et la photographie.
Au fond, c’est l’art dans son entier que je mets en première ligne. Ce qui n’empêche ni l’amour ni l’amitié, bien au contraire. L’amitié du monde tient forcément dans la fraternité du poème.
Il y a sûrement, là, une grande affaire de générosité et d’abandon plus qu’une simple affaire de savoir et d’intelligence. Je n’ai jamais su vivre autrement. C’est ce qui explique, et exige, chez moi (comme chez d’autres) excès et sacrifices, voire dépassement.
Le dépassement de soi est une solution pour vivre plus et, espérons-le, pour vivre mieux. Et cela ne va pas sans tourments, sans prise de risque. Mais cela favorise l’émotion et ouvre des voies restées inexplorées. Il y a une part de mystère en chacun de nous, et nous ne pouvons pas la laisser s’étouffer, et disparaître pour de bon. Cette part secrète redonne, elle aussi, tout son sens à notre existence précaire.
L’éternité se cache dans chaque poème, j’en suis désormais convaincu.