THIERRY RENARD
Clermont-Ferrand, le vendredi 19 novembre 2021 ;
Vénissieux, le dimanche 21 novembre
L’odeur de ce feu-là,
s’en faire un manteau pour l’enfance.
Paola Pigani, La chaise de Van Gogh
On se moque quelquefois de moi par rapport à mon écriture. C’est, sans aucun doute, le lot de chaque auteur. Trop lyrique, pour les uns, ou même un peu trop classique (par les temps qui courent, un honneur), voire un brin naïf. Trop « enfant de la banlieue », employant des formules toutes faites et des expressions populaires, voire vulgaires, pour les autres. Trop conceptuelle (et si !), encore, ou au contraire trop spontanée.
On se moque de moi, et pourtant on me lit fort peu. J’écris comme j’écris, c’est-à-dire comme je peux ou, dans le meilleur des cas, comme je veux, mêlant langage parlé et langue des cimes hautes, langue aussi des orages, des rivières et des forêts...
Langue estivale, surtout, du soleil et de la mer.
Langue, enfin, des villes et des champs.
D’un côté, immeubles, tours, barres, fumées d’usines, citernes, rails et wagons, notamment. De l’autre, grands arbres, champs divers et paysages silencieux.
J’ai passé ma vie ainsi, entre béton et verdure, ferraille et végétal, urbain et rural. La pluralité des mondes et leurs confins m’assignent quelque part à résidence. Je suis presque bien, et chez moi, partout.
Certes, j’ai mes préférences, comme tout le monde. Et elles vont le plus souvent, justement, au bleu du ciel, à la mer amie et à la montagne escarpée.
Plages désertes, sentiers sinueux, tout est là. Tout tient en une seule phrase, presque.