MARCEL ALOCCO
Tiré des archives de Marcel Alocco (Dossier Butor), ce texte a été rédigé en 2004, mais il y a incertitude quant à sa publication : dans un des catalogues sur les livres de d’artistes avec Michel Butor, peut-être.
Editeur le plus important de Michel Butor, de peu, juste devant Gallimard ; même si je compte pour rien les quelques imprimés des éditions Voix Richard Meier sur lesquels nous croisions nos pratiques. Je l’ai en effet autrement mieux édité en détail, caractère par caractère, fil à fil, ce que n’a jamais fait le volumineux Parisien. J’ai, dos de la lame contre le tendre de mon index, gravé dans la plaque en courbes et droites ses phrases calibrées pour entrer, dans le corps que j’avais choisi, dans la page de tissus que j’avais déchirée à son intention. Deux livres d’artistes (artistes au pluriel : lui et moi). Et puis format in folio XXL, (156x115) mais modestement six pages seulement, sur lesquelles le manuscrit de Michel s’en est allé fil après fil sous mon agression de déchirage ou de dé-tissage, prendre sens (ou non-sens ?) autrement.
Je ne sais pourquoi, nous avons eu beaucoup moins de lecteurs que les publications Gallimard.
Mais, quelle que soit la punition, je complote d’un jour récidiver. Faut dire qu’il est, Michel Butor, toujours volontiers complice quand un artiste prépare un mauvais coup comme l’entrée par effraction dans… Dans quoi ? Peut-être dans ce mince espace infini dont on perçoit le jour entre écriture et peinture.