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Article présent dans les rubriques : ROSA Leonardo /

RAPHAËL MONTICELLI

Trois fois rien
Publication en ligne : 21 novembre 2020
Artiste(s) : Rosa L.

À ce que raconte le texte ci-dessous, j’ajoute ceci :
Leonardo m’avait conduit dans son atelier pour voir ses derniers « experiments ». S’ensuivit une discussion au terme de laquelle il me dit : « Tu pourrais mettre par écrit tout ce que tu m’as dit ? »
Je ne suis pas capable de faire une chose pareille. Ce texte n’est pas « ce que j’ai dit », mais ça en est à coup sûr un écho.


Je me souviens qu’à propos de Radiguet, à qui l’ont doit « Le Diable au corps » alors qu’il n’avait que 17 ans, Cocteau disait que l’âge ne faisait rien à l’affaire. Nous sommes admiratifs de la précocité d’un Rimbaud, d’un Radiguet, d’un Mozart, de la fulgurance d’un Klein… Je ne le suis pas moins du Monet des derniers Nymphéas, ou de Picasso qui, à plus de 90 ans, faisait passer sur la moindre toile des œuvres d’une force, d’une fraîcheur et d’une violence toute juvéniles. Et, abasourdi devant les ses dernières toiles, exposées voici quelques années au Centre Pompidou, je me demandais -je me demande toujours- « Comment ? Comment ? Comment fais-tu, Pablo ? »… Cocteau ajoutait que la jeunesse est une acquisition de l’âge mûr.

Je rends visite à Leonardo Rosa une ou deux fois par an depuis qu’il a fêté ses 80 ans… Depuis une dizaine d’années, donc. Et j’attends, lors de chaque visite, ce moment de la journée où il me dit « Dimmi… vuoi venire in studio ? ». Ce moment où je vais découvrir ses derniers travaux.
Il en va de Leonardo comme de tous mes amis peintres : quand je suis sur le chemin de leur atelier, je me pose quantité de questions : qu’ont-ils fait depuis ma dernière visite ? Comment leur recherche a-t-elle évolué ? Quelles nouvelles formes vont-ils me présenter ?
Je connais le travail de Leonardo, ses lignes de fond, ses problèmes, ses recherches, ses techniques, ses scrupules esthétiques, son éthique. Je le situe dans cette grande tradition née au début du XXe siècle, qui fait œuvre avec des matériaux de récupération, des déchets, depuis que Braque et Picasso ont intégré sur la toile, des bouts de journaux, des cannages de chaise, ou des tickets de métro.
Un art fait de riens, un art pauvre, pourrait-on dire.
Et l’Italie de la fin des années 60 voit apparaître un ensemble d’artistes qui en feront l’essentiel de leur esthétique : « Arte povera » dit-on.
Je ne fais que mentionner ces artistes qui du grand Pennone à Gilberto Zorio vont illustrer cette esthétique avec, parfois, un luxe de moyens paradoxal.
Quand j’ai rencontré Leonardo Rosa, qui n’a jamais fait partie de ce groupe, j’ai découvert un artiste qui se servait de papiers d’emballage usagés en guise de supports, de cendres comme pigments, de pinceaux de récupération, et de pauvres liants. Je me suis dit : « S’il est un artiste pauvre, le voici. Ici la pauvreté n’est pas prétexte à œuvre. La pauvreté est la nature même de l’œuvre ».
Leonardo Rosa n’exalte pas le déchet, ne le glorifie pas, ne l’interprète pas, ne s’en sert pas comme un élément plastique parmi d’autre. Leonardo Rosa regarde le déchet. En fait un objet d’attention. Trouve en lui une beauté qu’on ne savait pas y voir.
Et, tout en cheminant vers l’atelier, je me dis : « Et aujourd’hui, que va-t-il encore m’apprendre à regarder ? »
Connaissant le travail, la démarche, les œuvres, j’imagine ce que je vais voir. Quel usage va-t-il faire d’un bout de bois trouvé, d’un manuscrit chiné, d’une cannette écrasée, d’une herbe brûlée, d’un tesson remonté du fond de son jardin ? Je m’imagine déjà dans l’atelier. Je vois -presque- déjà les nouvelles œuvres.

Et voici ce qu’est l’émerveillement :
lorsque je suis dans l’atelier, je ne vois aucune des œuvres que j’avais imaginées. Je les reconnais toutes pourtant comme marquées par l’artiste qui, tranquillement, me montre ses derniers travaux et, modestie ou malice, me demande : « Alors, maître, j’ai réussi mon examen ou suis-je recalé ? »
Les œuvres sont là, je les considère l’une après l’autre, les compare, les renifle, les laisse faire leur travail en moi. Elles ont toutes le même effet sur moi : elles sont inattendues. Elles sont évidentes.
Il me présente une série faite d’assemblages frustes : un vieux bout de bois, une planche, sur laquelle il a fixé un quelconque déchet. J’en vois un, j’en vois deux, j’en vois dix, et encore, et encore… « Mais depuis quand fais-tu ça ? » « Depuis le début de l’année ». Quatre mois. À 90 ans. L’âge ne fait rien à l’affaire, d’accord. Mais comment ? Comment ? Comment fais-tu, Leonardo ?
Tous les éléments y sont. La même radicalité ? Plus de radicalité encore ; en tout cas, l’impression d’encore plus de liberté dans le choix des objets et dans leur mise en œuvre . Aucune fioriture. Aucune séduction. Pourtant chaque assemblage est « parlant ». Dynamique. On sent bien qu’il y a, dans chacun, une science de la composition. Et dans chacun pourtant, le dépassement de cette science. La planche prend sens du déchet qu’elle porte, et lui donne sens. Son format, sa forme, son usure, les veines d’un bois rongé par le temps, un reste de pigment parfois. Le déchet prend sens de la planche qui le porte, et lui donne sens. Le souvenir de ce qu’il fut. Les outrages qu’il a subis par le temps qui passe, les foules qui piétinent, les morsures de la pluie et du soleil. J’essaie d’imaginer un autre assemblage. Ça ne marche pas. J’essaie de placer le déchet ailleurs ou autrement sur son support. Ça ne marche pas. Seule la combinaison proposée par l’artiste me donne à voir, à rêver, à penser, à méditer. Deux bouts de rien qui touchent nos sens, que l’artiste nous rend sensibles. Une œuvre. Pauvre.

Nous discutons. Leonardo parle peu. Il dit comment. Il dit quand. Il parle peu, mais répond volontiers ; ne cache rien. Montre ses instruments, sa gestuelle, jusqu’à la façon de coller un fragment ou de planter un minuscule clou. Rappelle des anecdotes. Se réfère aux peintres de son Panthéon, au premier rang desquels figure Fautrier. Devant les œuvres (a-t-il prononcé une fois seulement le mot « œuvre » ?) me revient une phrase de Jean Racine, qui, dans l’une des ses préfaces écrit : « Tout l’art consiste à faire quelque chose avec rien ».
« Et ces expérimentations-ci, qu’est-ce que tu en penses ? » Il tire d’une pile de dossiers un carton ventru. Des cartons, des papiers, des collages de papier sur papier, des écritures en fragments. Toute une série de recherches. À nouveau, je vois bien ce qui les relie aux travaux de l’an dernier. À nouveau, je ne m’attendais pas à voir ça, comme ça. À nouveau je suis surpris. À nouveau, d’un coup, ça m’est évident : oui. C’est bien ça qu’il fallait faire.
Une archéologie non seulement de l’objet mais du document. Le sauvetage des humbles écrits dispersés. Ils n’avaient plus d’intérêt pour personne. Ne constituaient aucun héritage. Ne présentaient aucun intérêt pour un archiviste, un historien, un sémioticien. A fortiori pour un amateur d’art. À nouveau le regard s’emballe. La pensée s’échauffe. L’émotion gagne.
« Et ça date de quand, tout ça ? » (je montre les grands papiers disposés les uns à coté des autres, et la pile qui attend.) « En même temps » répond-il. Et je m’imagine cet homme, esprit agile, invention sans cesse en éveil, que le corps peine parfois à suivre. Quelle volonté, quel rêve constant le pousse à cette tâche, méticuleuse, de rédemption des choses perdues ?
Je me dis : « Voilà bien une machine sacrément huilée. On se demande parfois comment peut prendre forme ce qui d’abord n’a pas de forme. Leonardo rend forme et usage à ce qui a perdu forme et usage. Rend sens au document qui a perdu sens. S’en va chercher comme une origine du sens dans le sens perdu. Va faire signe de ce qui n’était plus que vague trace. Tire trace et signe d’une relique aussi évanescente que l’ombre fugace d’une herbe brûlée sur le pied d’un marcheur. Mort et origine à la fois. »

La conscience de Leonardo Rosa est d’abord écologique. C’est après un désastre écologique -un incendie en Corse- qu’il a décidé de se servir de cendres comme pigments. Une façon, peut-être, de relire le mythe du Phénix.
La conscience de Leonardo Rosa est archéologique. Une « archéologie du quotidien » a-t-il précisé voici quelques années. Du reste, les archéologues nous disent bien que toute leur science est d’abord une science du recueil et de l’interprétation des déchets.
La conscience de Leonardo Rosa est esthétique. Entendez ce mot au delà de son sens habituel. Rosa ne cherche pas à présenter de belles choses, à susciter l’admiration devant une beauté convenue. Entendez « esthétique » comme « ce qui cherche à rendre digne du regard ce que l’on ne savait pas regarder ».
La conscience de Leonardo Rosa est d’un tragique plein d’espérance. Tout va à sa perte. L’art peut-il sauver quelque chose ? L’art peut sauver des riens.
Nous aussi, ces riens ?

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