MICHAËL GLÜCK
mon sourire sur ta lèvre n’est qu’un besoin d’ironie
tes mots d’espoir se meurent
sur ma bouche lépreuse
j’étais déjà jaloux aux noces de Sylvie
magiciennes d’un jour oh pâles amoureuses
tu cherchais mes yeux
qui cherchaient les tiens
les infidèles ont des airs de mandoline
qui pardonnent souvent
je vous ai rêvées
combien d’oiseaux se sont égosillés
d’amourettes enrouées
tendresse sans cesse
inassouvie
j’avais trop soif
pour refuser tout les parfums
les arbres sont encore
perchés sur vos jupons
***
mes yeux ont déjoué la solitude
pour se confondre
au clair de lune
nos lèvres
n’en parlons pas la coupe est pleine
se sont ouvertes à la rosée
***
les yeux sont clairs sont
clair de lune
Pierrot est invalide
son masque a pris des rides
vous m’aimerez
belles
aux yeux de bitume
***
finir ma vie
comme un poème
par un saut périlleux
***
mes doigts entremêlés d’herbe
trouvèrent la solitude de détestable
mais
au baiser de la terre
je reconnus tes lèvres
***
le nuage a brisé
notre vieux parapluie
d’étoiles
nous avons déserté
nous nous sommes trouvés
sur les quais de l’insomnie
corbeaux éclatants
refrains de chrysanthèmes
***
nos lèvres de midi
ont
des zézaiements de source
les arbres innocents
tendent leurs bras refuges
ta bouche esquisse
un sourire de moisson
l’herbe enivre ta main
les matins sont des buissons
sous mes paupières
le sable imagine la rose
plus douce qu’un jardin
où je t’avais perdue
le clocher fouette
les réverbères à minuit
ton corps à la senteur
des écorces d’orange
les fleuves ressuscitent
les néons de la ville
les clochards sous les ponts
raniment les violettes
***