Suite du Blasphème de Josué
Je parlent ! Et parlant, loin d’embrouiller, je dis le seul ordre dicible : il t’est facile enfin de prétendre que j’embrouille, tu ne dis pas l’ordre, mais l’être-là. Mes mots seront toujours insensés ! Tu es… peux-tu dire qui je suis, ou ce que je suis ? Peux-tu me dire comment vivait mon peuple et pourquoi, disparu, il subsiste ? Peux-tu me dire ce que Calypso pouvait fouiller de sa langue dans ma bouche ? Comment j’ai joué ma mort à ma mort ? Enfin, sais-tu, peux-tu savoir, ce que c’est que de tromper le temps…
démuni, dépossédé, sage et fou à la fois, riche de tous mes manques … Je bave de désir, je ne suis qu’une force jalouse, voyeur, comme ces enfants pauvres qu’on figurait plantés aux devantures des pâtisseries et qui ne pouvaient entrer . Immense gouffre ouvert à tous les vents à toutes les tempêtes aux surgissements de toutes les eaux possibles, bruyant de toutes les sources, rien ne m’importe –ni ne m’emporte- et tout en moi s’engouffre de ce qui est assez subtil (…)
AOI