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je grande lune pourpre dont les mais non, mais non, tu 1 au retour au moment g. duchêne, écriture le       fleurett le 26 août 1887, depuis c’était une très jeune eurydice toujours nue à essai de nécrologie, il semble possible lire la réponse de michel le tissu d’acier la bouche pleine de bulles centre georges 1. passera-t-on par l’eau a-t-on remarqué à quel haut var ► brec       reine chers élèves du collège "la musique, c’est le trois (mon souffle au matin lire le texte naviguer dans le bazar de ce poème est tiré du la musique est le parfum de antoine simon 30 le franchissement des a christiane les photos et archives page suivante ► page à propos des grands       dé c’est une sorte de tout mon petit univers en pour accéder au texte au page suivante ► page dans un coin de nice,       apr&egra premier vers aoi dernier page précédente retour       ( voir les œufs de bernard dejonghe... depuis page d’accueil de vers le sommaire des recueils rafale n° 3 des       parfois pour julius baltazar 1 le page suivante ► nous au centre des quartiers de les terrasses abandonnées la terre a souvent tremblé       bâ là-bas, dans le pays des       enfant       à jean dubuffet : honneur quando me ne so itu pe mougins. décembre exposition de la série     sur la pente page précédente page neuf j’implore en vain exode, 16, 1-5 toute dernier vers s’il cet article est paru les éditions de la passe du ► les mots du désir à page suivante ► page aller à la liste des oui la la vie humble chez les petit souvenir       rampant démodocos... 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RAPHAEL MONTICELLI

La peinture, quelques enjeux
Publication en ligne : 2 août 2020

Éléments en vue d’une conférence à l’école d’art de Luminy en 1988


J’imagine que, comme tout un chacun, j’éprouve ce sentiment d’une affligeante banalité d’être constamment en recherche d’un statut... Si j’écris dans une quelconque revue, c’est pourtant sans pouvoir me prétendre critique. Si j’ouvre un lieu de présentation de l’art, je ne cherche ni à intégrer le marché, ni d’ailleurs à le refuser, je ne suis pas marchand, et ce n’est pas une galerie. Si je réfléchis sur l’art, c’est sans les exigences du philosophe, si je veux situer une oeuvre, c’est sans la rigueur de l’historien. Et si je viens dans une école d’art c’est encore, très banalement, à un titre plutôt indéterminé.
Pourtant, si la critique d’art est cette esthétique en mouvement dont parle Gramsci quelque part, si le critique, c’est cet amateur qui doit porter sur le travail des artistes de son temps un regard en sympathie, c’est bien là le statut que je revendique... Un regard en sympathie sur les faits de l’art autour de moi...
Voilà donc ce que je voudrais vous proposer le regard d’un amateur et d’un témoin, et plus d’un témoin que d’un amateur... Ce n’est en effet pas parce que j’aimais l’art que je je cherche à en être témoin, mais bien plutôt parce que, placé finalement sans que je l’aie forcément voulu dans la position de témoin, se forme chaque jour une face nouvelle de mon amour de l’art.
Mais en même temps, il faut absolument que je dise que j’ai, depuis que je suis en âge de distinguer l’art, l’impression d’être entré dans ce domaine de force, et tout en revendiquant ma passion de l’art, j’ai cette peut-être fort banale impression que je suis un intrus. Et en même temps si je revendique mon intrusion c’est que je revendique d’abord ce que l’art m’apporte, nous apporte et à quoi je n’avais pas forcément droit... A quoi je ne pouvais avoir droit que par force...

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Je vous propose sur l’art le regard d’un intrus qui se prétend témoin non parce qu’il est seul en cause mais parce que, à l’instar du témoin du christianisme, il n’a pas décidé seul de porter témoignage, il ne porte témoignage que parce que ça lui a été demandé... Ainsi se définit dans le christianisme une vocation... Vocation parce qu’appel... Le témoin, oui, c’est bien celui qui fait intrusion là où personne ne l’attendait parce qu’il répond à un appel qui le dépasse et auquel ni lui ni d’autres ne s’attendaient. C’est bien aussi celui qui prend ou apprend, plus que celui qu’on enseigne.
Je vous propose sur l’art un regard qui pourrait être le vôtre, pour peu que vous soyez aussi intrus et témoins, portant en sympathie les choses ; le vôtre encore si vous pouvez considérer que les objets de l’art peuvent suivre des circuits bien plus complexes que ceux auquels on pense immédiatement. Je prétends ouvrir un lieu qui n’est pas une galerie, qui est hors marché, une hermerie, m’a proposé mon ami Michel Leter... Une Hermerie, un lieu d’Hermes, dieu des voleurs, des marchands et des arts, Hermes à qui nous devons déjà toutes les métamorphoses, à qui nous devons l’hermétisme, cette recherche de la vérité inconnue, Hermerie qui s’adresse non à ceux qui écrivent seulement, ni à ceux qui peignent seulement, ni à qui veut seulement lire ou seulement acheter... Hermerie qui, et je cite Leter, s’adresse à un homme réunifié que nous nous obstinons encore à diviser en auteur, lecteur, spectateur, marchand...
Pardonnez-moi de tant parler de ce lieu, mais je le prépare en ce moment, je l’ouvre la semaine prochaine et il me paraît rendre bien compte, en ce début de conférence, de l’état d’une réflexion sur l’art et le regard. En même temps que je songe à Hermès, je ne peux parler de l’art sans penser à Orphée et au regard d’Orphée et à toute la tragédie portée en ce regard qui fait disparaître ce sur quoi il se pose, et qui ne peut pourtant pas s’empêcher de se poser sur ce qu’il fait disparaître, parce qu’il l’aime, parce que cet objet, c’est Eurydice. C’est ainsi...
Je vous propose un regard sur l’art, regard en intrusion, regard en ouverture, regard en doute, en risque de perte, en inquiétude aussi, et en angoisse... Je vous propose un regard banal sur l’art.

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Cette banalité s’ancre dans la banalité du rapport et dans la banalité des questions... Si je repasse en ma mémoire les deux ou trois dernières semaines j’y trouve pêle-mêle, l’écoute, interrompue par le deuil, d’une conférence, hier soir ; le choc, la gifle reçue des Greco du Prado, l’étonnante taille de ces drapés comme si se notait la disparition des corps, la fascination exercée par le bleu cette inquiétude de l’oeil qui ne voit plus sur cent tableaux que le retour de cette tache sans cesse renouvelée, jamais deux fois la même, et pourtant partout présente au point que je me suis pris à rêver à une histoire de la peinture, ou une analyse des tableaux, qui ne se servirait que du bleu comme structure de départ ; le visage d’une institutrice, chargé de décennies d’élèves, et l’envie d’écrire sur ce visage buriné dont le regard parfois s’enfuit, insensiblement s’attriste, et derrière elle, se rappeler ses propres premiers pas dans le rapport aux enfants ; l’étonnante générosité de Michel Butor, les dizaines de manuscrits croisés d’oeuvres plastiques, des dizaines d’échanges qu’il sortait, comme se jouant, de ses cartons, les centaines de textes, foisonnement autour des oeuvres, ou dans les oeuvres ; c’est, constamment, cette question... Qu’est-ce qui est en jeu, qu’est-ce qui se joue, à chaque instant, dans l’oeuvre d’art ?
Qu’est-ce qui se joue, oui, entre l’image d’Hermès et celle d’Orphée ? Qu’est-ce qui sans cesse se transforme et sans cesse disparaît ? Qu’est-ce qui se forme, et se transforme, se forge, se construit dans la pratique de l’art, dans le regard sur l’art ? Quelle circulation l’art met-il en jeu ? Oui, je voyais le titre que Max Charvolen a donné à ma prestation... La peinture... Quelques enjeux. Prenons.
A quoi bon l’art si rien n’est en jeu ? C’est bien ainsi que je conçois la question... Ou encore... A quoi ça sert. Derrière la niaiserie de la question, de vrais problèmes poussent, dans lesquels s’inscrit peut-être aussi le divorce sur lequel on pourrait sans difficultés s’étendre et insister entre la pratique de l’art et le regard social, ou le public, dit-on parfois.

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Mon regard, disais-je... Aussi loin que je me souvienne j’ai vécu la peinture comme un bouleversement personnel ; sans que j’aie toujours su pourquoi ce bouleversement se produisait. L’un de mes souvenirs a trait à l’infini plaisir qu’enfant de neuf ans je pris à colorier une structure abstraite que notre maître nous avait demandé de construire de façon plus ou moins aléatoire. Un autre est inondé d’impressionisme et se noie littéralement dans les nymphéas ; les textes, apposés à propos dans le musée du Jeu de paume, ne furent certes pas pour rien dans mon tout nouveau plaisir. Il y a aussi ces après-midis passés dans la pinacothèque de Sienne, dont j’aimais autant les tableaux que cette étonnante proximité de la rue. C’est les Goya de La Quinta incroyables ou inconcevables, en ce sens que l’on peine à imaginer ce que physiquement constituent ces fresques ; c’est les Holbein de Bâle, les Cranach de Prague, les Léonard de Vinci... Les Léonard... Ils ont, plus que les autres, constitué la figure habituelle de l’énigme. Et de penser à Léonard me conduit à ce qui vous paraîtra peut-être paradoxal, à parler de Noël Dolla. Et croyez bien que je suis au coeur de notre question des enjeux de l’art.
Formé à l’art par les livres de vulgarisation et les reproductions ; frappé par les oeuvres des musées, sensible aussi bien au trecento et au quattrocento qu’aux flamands et aux impressionistes, amoureux de Dürer, me voici, par les bonnes grâces de Marcel Alocco, en contact avec des pratiques contemporaines... Plus précisément Marcel me propose un jour de rencontrer un jeune peintre pour qui je pourrais peut-être faire une préface... Il me donne l’adresse, au bd Risso, dans une mansarde. Je m’y rends. Je ne vois que des tissus grossièrement teints étendus sur des séchoirs. Dans un coin de la cuisine une lessiveuse bouillonne de couleur. Et Noël Dolla me regardait regarder. J’ai regardé. Et quand il m’a demandé ce que j’en pensais je suis resté sec. Je n’en pensais rien. Rien dans mon expérience de l’art ne me permettait de penser quoi que ce soit de ce que je voyais. J’étais littéralement aveuglé (ébloui ?) et sans voix. Je lui ai traduit ça en lui disant que je ne voyais vraiment pas en quoi tout cela pût être de l’art. Il a paru très heureux sinon de ma réponse en tout cas de ma franchise, et m’a proposé d’en parler... Notre dialogue a duré des années. Et j’ai eu cette chance d’engager ce dialogue avec d’autres artistes. Je ne l’ai jamais cessé.

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Je sais depuis que je cherche d’abord dans l’art cette émotion, cette inquiétude, cette brutalité, cette découverte, qui n’est d’ailleurs pas forcément liée à la nouveauté, je ne m’intéresse somme toute qu’à ce qui me laisse sans voix, qu’à ce qui me désigne comme aveugle, comme le déficient, l’incomplet... Curieux renversement des choses... Ce n’est pas l’art qui disparaît du fait du regard qui se pose sur lui, c’est lui qui fait le trou dans le regard, c’est lui dont la présence fait se dissoudre la banalité du regard... Dans notre métaphore mythologique l’oeuvre n’était pas Eurydice mais Orphée qui n’a pas su attendre de sortir de l’ombre.
A vrai dire lorsqu’on pratique un peu, comme je le fais, le texte sur l’art, les artistes semblent toujours attendre d’une rencontre, d’une visite d’atelier, des propos immédiats et définitifs, en tout cas au moins brillants, et traduisant en mots le sentiment qu’ils éprouvent eux-mêmes face à leur travail. Peut-être ai-je tort de dévoiler mes batteries. Mais c’est sans doute lorsque l’artiste est le plus content de sa rencontre avec moi, que je suis, moi, le plus déçu de ma rencontre avec lui, tout simplement parce que ce qu’il attend que je dise, si je peux le dire, nie du même coup la nécessité de son faire... Et que de travaux encore dont on a l’impression qu’on pourrait en parler fort bien sans même les avoir vus.
Un mot encore à ce propos. Il pourrait sembler qu’une oeuvre reste -en tout cas me reste- d’autant plus facilement en mémoire que j’ai pu plus facilement l’intégrer, donc la parler, la dire, l’inserrer dans un serré tissu verbal. C’est exactement l’inverse qui se produit. Seule me reste, et lancinante, et sans cesse revenant, et sans cesse m’inquiétant, et sans cesse posée là, l’oeuvre qui m’a d’abord laissé sans voix. Elle est une réalité inscrite dans mon regard j’en revois aisément les détails et jusqu’aux minimes blessures qu’elle a subies.

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Avant de revenir à Léonard de Vinci, deux mots quand même sur le rôle que j’assigne ici à l’écriture dans mon rapport à l’art. Je dois à l’écriture d’avoir été introduit à nombre de pratiques. En même temps l’écrit sur l’art le plus souvent m’agace quand il oublie la matière pour parler de l’image ou du thème. En même temps l’écriture de Butor qui cherche à rendre en mots l’impulsion qu’il va puiser dans sa fréquentation de l’oeuvre me fascine. En même temps je rêve comme bien d’autres de ma génération d’une sorte de picturique, d’une approche scientifique des faits artistiques. En même temps j’ai essayé d’explorer la diversité des rapports écrits à l’oeuvre d’art. J’en reparlerai peut-être. Dans tous les cas parler ou écrire, c’est se donner du souffle ou de la voix, c’est chercher à mesurer ce que l’impact de l’art a permis d’apprendre, c’est remplacer de l’ignorance par du savoir, c’est enfin se construire un regard.
Alors, Léonard de Vinci... Nous étions donc, Dolla et moi, à Rome. C’était, je crois, sa première expo à l’étranger. Il exposait avec Alocco, Saytour et Viallat dans une manifestation qu’organisait, nous étions en 1969, le groupe INterVENTION, dont je pourrai vous reparler si vous le souhaitez. Je vous passe nombre de détails. Le fait est que nous nous sommes retrouvés visitant les musées vaticans... Il faisait, n’est-ce pas, mon éducation moderniste et me montrait les grandes tartines XIX° dont je n’avais aucun mal à dire que je les trouvais infectes et qu’il était temps, oui, bien temps, que de Dada à Fluxus, de Malévitch à Matisse, on vienne balayer tout ça... Courons dans le musée. Jusqu’à ce que, entrant dans l’une des salles, nous sommes tombés en arrêt, en même temps, devant le même tableau, du genre t’as vu, t’as vu... Et c’était un Léonard. Le saint Jérôme, tableau, du reste, inachevé, et qui pourtant… Noël a prétendu avoir été très secoué. Quant à moi, ma toute neuve religion support-surfasante en prenait un sacré coup... Elle ne s’en est jamais remise. C’est ainsi que de musée en musée... Aussi bien que de mises en scènes en mises en scènes, Léonard de Vinci m’a banalement poursuivi. Je m’en excuse. J’aurais préféré vous dire avoir été poursuivi par quelque autre peintre plus rare, ou moins couru... Mais il nous faut parler vrai... N’est-ce pas ?

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Oui, ce n’est pas la nouveauté qui fait le choc... Je ne veux pas parler de la surprise. Je veux parler du maelstrom, je veux parler du bouleversement...
Je crois que, peu ou prou, j’ai commencé à traiter le thème annoncé par vos affiches : La peinture, quelques enjeux... Mais je n’ai pas terminé mon cheminement... Je n’ai peut-être pas encore assez clarifié ce qui est en jeu dans les pratiques artistiques. Pour accéder à plus de clarté, ou, si vous préférez, pour que les enjeux apparaissent davantage comme urgences, je voudrais accentuer mon dernier critère.
Ce que je demandais, et toujours demande, à l’art dans ce bouleversement, c’est qu’en somme il fasse de moi un perpétuel apprenti. Pour apprendre quoi ? En d’autres termes... Est-il possible de préciser le rôle que joue l’art dans les activités d’apprentissage et plus généralement de formation. Je ne veux pas parler ici de l’apprentissage de l’art lui-même, ni de l’enseignement des pratiques artistiques, mais de ce que l’art permet de structurer dans une formation individuelle et collective... Quand j’ai commencé à me poser la question dans ces termes j’ai prétendu que l’une des épreuves par lesquelles je faisais passer les oeuvres d’art, l’un des critères qui me permettaient d’établir si je me trouvais en présence d’une activité créatrice, était l’épreuve de la formation de l’enfant... Cette formulation un peu abrupte a le mérite d’introduire clairement mon sujet. Nombre d’enjeux de l’art ne me sont apparus que dans le rapport aux apprentissages, d’un autre coté c’est l’observation des procédures d’apprentissage qui m’ont permis de tester la validité des enjeux... Je dirai sommairement que la pratique de l’art permet de se construire un corps, et c’est vrai pour l’individu comme pour la collectivité ; permet de se situer comme corps dans l’espace, permet de construire des images, des figures, des symboles de l’espace (des espaces ?), plus généralement (?) un rapport au visible, permet de se construire un temps, enfin est le mode par lequel se construit ce que l’on appelle un regard.
Pas plus que je ne suis critique officiel, historien ou philosophe, je ne suis physiologiste, ou pédapsychologue... C’est donc toujours comme témoin et comme amateur, comme professionnel des apprentissages, et de la liaison entre les pratiques de l’art et celles de l’ensignement que je poursuivrai donc mon exposé, vous laissant le plus souvent le soin de compléter mes dires par les références à l’histoire de l’art que vous glanerez dans votre mémoire.

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Quelques exemples canoniques à développer
CORPS : LE TRAVAIL DE L’ÉCOLE DE LA POINTE DE CONTES
ESPACE : LES PRÉREQUIS À L’APPRENTISSAGE DE L’ECRITURE (ÉCRITURE COMME CORPS, COMME SIGNE, COMME ESPACE)
TEMPS : CHARGE DE TEMPS DANS LES OBJETS
REGARD : L’EXPERIENCE DES AVEUGLES...

A
Peinture et enseignement (enseigner... apprendre)
de l’intérêt d’enseigner la peinture aux enfants
enseigner ou apprendre
peinture et déficiences
quelle organisation pour quels circuits...
modalités pratiques des rapports entre l’art et l’enseignement

B.-
Peinture et écriture (art de peindre et art d’écrire)
Ce que la peinture apporte à celui qui écrit
ou ce que l’écriture apporte à la peinture... à celui qui peint ?
écrire de peindre
peindre d’écrire...
C.-
Comprendre ce qui se joue... (la dite critique d’art)
qu’est-ce qu’écrire sur ce qui se peint
pourquoi et comment écrire
le rôle d’un presque critique d’art
D.-
Les circuits non-marchands de l’art
Présentation de quelques lieux et circuits parallèles de l’art contemporain à travers l’expérience d’un ou deux lieux particuliers
Intérêt et importance de ce type de circulation.
E.-
Peinture et citoyenneté...
L’artiste dans la cité... prospectives ou utopie
 
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