Saint-Julien-Molin-Molette et Vénissieux, du vendredi 15 mai au samedi 13 juin 2020
Extrait de « L’oiseau polyglotte », recueil en cours, inédit
à la mémoire de mon grand-père maternel
« Les hommes excitaient sa curiosité, il questionnait toujours, mais ne découvrait jamais l’ultime pourquoi de ce qu’ils avaient en eux. Dans l’obscurité de l’auto, il prit ses cigarettes. »
Elio Vittorini, Les hommes et les autres
Août
L’image est un peu floue, mais présente à mon esprit. La plage est déserte, ou presque. Le soleil descend vers la mer. Et l’envie de se baigner est présente elle aussi. Nous n’attendons pas plus longtemps pour nous jeter à l’eau. Elle est rafraîchissante et pleine de saisissements. L’heure est exquise, et l’odeur des pins nous monte aux narines. C’est le plus beau jour de la vie.
Banlieue
Moi aussi, j’ai été là, et le plus souvent tenu à l’écart. J’ai vécu depuis toujours parmi des dépossédés de toutes sortes. Là où j’habite, le paysage est retentissant et les tremblements du monde ne sont visibles que de là-haut, dans le ciel triste. C’est toujours l’hiver en banlieue.
Canicule
Quand l’été bat son plein et que nous demeurons presque nus, sous le soleil qui cogne sec, tout redevient plus clair, comme avant. La chaleur étouffante de ces jours fiévreux jamais n’est mise en cause. Les héros de ces temps sont des héros silencieux. Il n’y a rien d’autre à faire en pareille saison.
Désir
Le pluriel est l’autre façon de gagner le réel, pour ne pas rester hors sujet. Une manière plus tactile pour appréhender la vérité de toute chose. Les corps dénudés, enlacés, reflètent la promesse d’un futur simple. Il n’y a pas d’autre issue, la tendresse nous laisse insatisfaits.
Messages
1. ABÉCÉDAIRE , 8 août 2020, 07:42, par bribeurs
Merci à Thierry Renard pour ce texte de déconfinement.