RAPHAËL MONTICELLI
RM :J’aimerais terminer sur une autre question. Le travail à Reattu, comme à l’Hôtel de Région à Marseille, à l’Institut français de Naples, à l’IUFM d’Arras, ou dans notre galerie Lieu 5, en 84, ça crée des situations de commande et d’urgence auxquelles tu soumets ton travail et qui permettent d’explorer des pistes particulières, ou d’accélérer des processus de travail...
MC : Oui,oui : en ce moment j’ai besoin de me poser. De prendre du temps. De choisir des espaces sans avoir de délais. De me heurter à la seule commande de moi même, et à des problèmes que des travaux comme celui de Reattu m’ont posés. De laisser les pièces en place, in situ, des années durant avant de les arracher, comme je l’avais fait quand j’ai travaillé sur l’escalier de la cave de mon immeuble, ou à la rue Saint Sauveur, au Cannet, ou dans l’immeuble de la rue des Tours à Vallauris... J’ai besoin de la commande, de l’urgence, de la relation avec d’autres regards, d’autres exigences, mais j’ai besoin aussi de cette gestion lente et ruminée du temps...