Raphaël Monticelli
À propos d’Yves Klein
À Max Charvolen
et Martin Miguel
J’aimerais, en manière de point, présenter quelques-uns des enjeux qu’il me paraît impossible d’ignorer dans l’œuvre de Klein, satisfait si je parviens à faire sentir combien ma génération - celle qui s’est introduite dans l’art après sa mort à la fin des années soixante - a été marquée dans sa conception de l’art, dans son travail, dans sa sensibilité, par l’oeuvre d’Yves Klein.
Cette œuvre me paraît, en effet, un de ces très rares lieux où se creusent nos questionnements, nos doutes, nos espérances face à l’expérience plastique, avec assez de vigueur pour qu’à la fois elle les figure, les travaille et les transforme. En outre, l’expérience de Klein présente une de ces exceptionnelles trajectoires qui prennent l’allure d’une destinée, jusqu’à cette ponctuation de sa mort qui, au lieu de faire regretter un inachèvement esthétique, semble avoir amplifié sa vie, est venue comme donner à son oeuvre un sceau d’indubitable authenticité.