MARCEL ALOCCO
« Supports-Surfaces » par Marie-Hélène Dampérat
Marie-Hélène Dampérat nous livre, publié par l’Université de Saint-Etienne, le corps principal d’une thèse soutenue en 1997 à Paris IV-Sorbonne. L’ouvrage souffre fondamentalement du péché originel : sa motivation universitaire initiale, le présupposé académique d’explorer un sujet plutôt que de dégager de la Peinture Analytique qui marque la période 1965-1975 un sous-ensemble Supports-Surfaces, presque-groupe significatif mais limité dans la production comme dans le temps : 9 mois d’existence chaotique et un peu tardive (1970), avec prolongations fragmentaires, et constitution après-coup d’une image retouchée quasi-cohérente par l’Institution, Musées et Ministère de la Culture... Sort ironique quand on connaît les positions d’irrécupérables défendues à l’époque par ces peintres... dans les Galeries Fournier, Lambert, Templon, Piltzer et autres !
La vision de M-H Dampérat est un peu naïve parfois, mais (c’est le but d’un travail de recherche universitaire) chemin faisant remet tout de même en place contre le mythe une partie du contexte, ce qui est méritoire tant est aujourd’hui prégnante l’histoire faite par le marché, la publicité et les publications qui en vivent, aux dépens du travail esthétique produit par les artistes. Le succès donne l’image première, mais la fortune de chacune des œuvres et le temps de l’analyse venu, comme ce fut le cas dans le passé, l’événement et la production reviendront au premier plan. Il restera de cette tendance une poignée d’artistes dont la moitié auront plus ou moins reçu l’étiquette Supports-Surfaces. Marie-Hélène Grinfeder (« Les années Supports Surfaces » 1991, Herscher édit.) apportait des matériaux nécessaires, l’ouvrage de M-H Dampérat permet une première mise en perspective. Ce n’est donc qu’un début, continuons...