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Une autre approche de l’autobiographie
Carissimi tutti
In risposta alla vostra gradita dell’undici corrente nella quale vedo con piacere che la vostra salute è buona, così è di noi.
Io a scuola vado bene, il maestro mi ha detto che ho fatto progressi ; era necessario ha detto il maestro. Papà sta bene. Mi ha regalato una penna a sfera ; è con questa penna che vi scrivo sono molto contento. Mamma va bene anche lei cosi anche Gigi e Nina cosi spero di voi milioni di bacioni e memme che spero che la sua salute va bene cosi è di noi. Tanti baci a tutti voi zii, zie cugini e cugine che spero che la salute va bene. Noi va bene. Specialmente a memme. Vostro affmo nipote, cugino e nipote

Michele

Mon rapport à ma langue maternelle est un rapport passionnel. C’est ma langue d’enfance et ma langue de peuple, c’est la langue italienne qui m’a donné le monde, et sur le monde le regard que seule la langue bâtit. Mes émotions se disent d’abord dans cette langue qui m’est infiniment chair, et le seul fait de la lire et de l’entendre suffit bien souvent sinon à me réconcilier avec le monde, au moins à m’y sentir plus à mon aise. Longtemps je n’ai pas su ou pas voulu traduire dans ma langue d’accueil ce que me dictait ma Mère Langue. Trop persuadé, peut-être que je ne pouvais que la trahir en la traduisant. Fables et mensonges ! Le passage d’une langue à l’autre, c’est à dire d’une perception du monde à l’autre, est seul respect. Il faut savoir qu’il y a transfert et perte dans le transfert, mais j’ai appris que la seule façon d’être enfin fidèle à ma langue d’enfance c’estt de lui reconnaître dans ma langue d’homme toute la place qu’elle occupe de fait. Et que c’est la trahir que l’ignorer et l’ensevelir.
Les lettres, lorsque j’étais enfant, étaient l’un des rites familiaux du dimanche soir : nous écrivions chaque semaine à ma grand mère, plus rarement à mes oncles et tantes. Nous nous les lisions avant de les envoyer. Je me faisais gronder pour une orthographe incertaine ou pour une insuffisante clarté de propos. Le beau de l’affaire, et qui à des dizaines d’années de distance m’étonne de plus en plus, c’est que ma grand-mère n’avait jamais connu l’école, que mon père et ma mère ne l’avait guère fréquentée plus d’un an ou deux… C’est en même temps que j’ai commencé à écrire régulièrement en français ; la seule différence notable était alors pour moi que, dans les textes en français, je n’avais pas de destinataire identifié. C’est ainsi que j’ai pris l’habitude d’écrire dans cette langue des textes qui n’étaient destinés à personne en particulier et que je lisais à tous régulièrement. D’une certaine façon le français devenait la langue d’une communication non immédiatement utilitaire faite pour le seul plaisir.
Le texte de la lettre pourrait être transcrit ainsi :

Chers vous tous,
En réponse à votre courrier du onze courant, dans lequel je vois avec plaisir que vous êtes tous en bonne santé, de même pour nous.
Moi, à l’école, ça va ; le maître, il m’a dit que j’ai fait des progrès. C’était bien nécessaire il a dit le maître. Papa est en bonne santé. Il m’a fait cadeau d’un stylo bille. C’est avec ce stylo bille que je vous écris, je suis bien content. Maman aussi est en bonne santé. Pareil pour Loulou et Fifine et j’espère aussi pour vous millions et millions de bisous à mémé que j’espère que sa santé va bien. Nous ça va. Surtout à mémé. Affectueusement, votre petit fils, cousin et neveu,

Michel

 

6ème apparition de la figure du grand père

- Allora ? Allora ?

- Allora sò venuti i barbaricci, grandi e grossi, co certe facce da fà paura.

-

- Allora ? Allora ?

- Sò sessanti minuti sò.

- Allora ? Nonno, sù, racconta, no ?

- Allora, i reali di Francia stavano a cavallo, e passavano, e passavano. Allora, io, che stavo lì a fà la guardia...

- Anche lì ci stavi, nonno ?

- Ma sì che ce stavo, no, te l’ho già detto prima, no, che ce stavo ? Allora, io, mi volsi a loro...

- Ti chè, nonno, ti chè ?

- Ma chè ti chè ? No ! Me sò girato, me sò. Mannaggia li pescetti ! Me sò girato verso de loro

- A ! Ma allora nonno, allora, stavi girato ?

- Ma lasciateme finì, no ! Figli de mignotta !

- Ma sù sù, nonno !

- Sì sì che me ne stavo girato, stavo guardando i barbaricci, no ? Ch’n te ne ricordi ?

- A, sì, sì, nonno, sì, è vero, è vero, me lo ricordo, e allora ?

- Allora, io mi volsi a loro e dissi : “Cavalieri, non abbiate paura, che i barbaricci ci penso io !”

- Ma che proprio così ci hai detto ? Ma sti cavalieri che non ce l’avevano la corrazza ?

- E sì che ce l’avevano, e anche lo scudo ; ed anche la spada.

- Che spada ? Che ? Che era la spada de sette chili ?

- Ma sì, bravo, proprio così ! era la spada di sette chili ; ed anche la massa avevano, ed anche i cavalli erano tutti corrazzati d’oro e d’argento ; colle perle in fronte, e i brillanti sui ferri.

- Ma allora, tutti sti cavalieri co i cavalli corrazzati, proprio tu ci dovevi pensare ai barbaricci ?

- Ma come no ?

- Ma chi eri tu ? Mascista ?

- E porca l’oca ! E perchè non ce dovevo pensà, io, ai barbaricci ? Ma guard’n pò ! Ao ! Se’n vò che te la racconto sa storia mo me fermo, guarda, me sto zitto, sà, se’n me credi, che te la racconto a fà sa storia ?

- Ma ti credo, ti credo, raccontamela la storia, sù !

- E allora, ce so itu, e me li so ammazzati tutti, li barbaricci...

- Tutti ? E ! Ma come hai fatto ?

- E che te lo dico a fà, che’n me credi.

- E se non me lo dici, come ti credo ?

- E va bè, va, me li so presi uno dopo l’altro, chi col bastone, chi col pugnale, clacchete ! sulla gamba del cavallo, e paffete ! casca ‘l cavallo, e’ l barbariccio che era grande e grosso, colla corrazza pesante, non se poteva più alzà. Chi col fucile e la mitragliatrice...

- Ma non me l’avevi detto che ci avevi il fucile e la mitragliatrice

- Ce l’avevo, ce l’avevo. Tatatatatatatata !

- Ma c’erano a quell’epoca i fucili e le mitragliatrici ?

- E come nò ?

- Ma quando c’erano le corrazze, i fucili non c’erano...

- Ma che me ne fregava a me ? Tanto io ce l’avevo, no ? Chi la racconta sa storia ? E tatatatatatatata ! Tutti quanti me li so ammazzati. Allora so ritornato a vedere i reali di Francia che mi guardavano, stupiti… “Ma come hai fatto ? Come ? Che cavalier sei te ? Dimmi ! Dillo ! Sù ! Forza !” Orlando solo, se ne stava in un cantone e non diceva niente, che era geloso. E si capisce. Ed io : “Illustrissimi cavalieri, pregiati reali, grande imperatore e re e generale, ai suoi ordini, maestà. Io non sono niente, me ne stavo a passeggiare ed a fare la guardia, che è il mio mestiere, ed ora, passate, e andate a fare i fatti vostri, che io faccio i miei”, e parlando cosi, stavo inchinato

- Ma perche inchinato ?
Ma stronzo ! Lo sai o non lo sai chi sono i reali di Francia ? I cavalieri più potenti, più nobili, più forti che mai furono al mondo ! E l’imperatore, lo sai chi era l’imperatore ?

- E già. Era Carlomagno.

- E proprio ! E tu, davanti a Carlomagno, non t’enchini ? E cosi loro sono andati da una parte e io dall’altra.

L’autre grande affaire de toute mon enfance, ce sont les histoires que me racontait mon grand père. C’était d’abord et avant tout un conteur. Et pendant bien longtemps je me suis dit que je serais résolument incapable de donner idée de sa verve... Mais bon, voici un essai :

- Et alors ? Et alors ?

- Alors sont arrivés les barbaroux. Ils étaient grands ! Ils étaient gros ! Et des figures, si tu avais vu ! A te flanquer la frousse !

- Et alors ? Et alors ?

- A l’heure ? A l’heure ? ça fait soixante minutes à peu près.

- Allez, alors, pépé ! Allez, raconte, allez !

- Alors… Alors les pairs de France se tenaient sur leurs montures et ils passaient, et ils passaient. Alors, moi, qui me tenait là, en sentinelle…

- Oh ! Ça alors ! Tu étais là-bas toi aussi, pépé ?

- E
t bien sûr que j’y étais, sûr ! Mais je te l’ai déjà dit, ça, tout à l’heure, non ? J’étais, là, oui ! Alors, moi, m’étant tourné, en ces termes je m’adressai à eux…

- Tu quoi ? Tu quoi à eux, pépé, hein ?

- Quoi ? Quoi ? Tu quoi à eux ?Tu quoi à eux, quoi, hein ? Je me suis tourné vers eux, non ? Et je leur ai parlé…

- Ah bon, bon…Mais alors, pépé, alors, tu leur tournais le dos, alors ?

- Mais pétard de bois ! Vous allez me laissez finir, non, petits saligots ! Enfin, - bon sang ! Bien entendu que je leur tournais le dos, puisque je surveillais les barbaroux, non ? Alors ? Tu t’en souviens ou non ?

- Ah oui, oui, pépé, c’est vrai, c’est vrai ! Bon, et alors ?

- Alors, m’étant tourné, en ces termes je m’adressai à eux et leur dis : “Nobles chevaliers, n’ayez aucune crainte, je vais m’occuper des Barbaroux !”

- Oh là là ! Tu leur as vraiment parlé comme ça ? Mais dis-moi, ces chevaliers, ils avaient pas d’armure ?

- Eh parbleu, bien sûr qu’ils l’avaient l’armure, et le bouclier ; et l’épée, aussi…

- L’épée ? L’épée ? C’était l’épée qui pesait sept kilos ?

- Mais bien sûr ! Félicitations, c’est ça. C’était l’épée qui pesait sept kilos, et ils avaient aussi la masse d’arme ;et les chevaux aussi étaient tout caparaçonnés d’or et d’argent ; avec perles au front et diamant sur les fers.

- Ça alors ! Et alors avec tous ces chevaliers avec des chevaux tout cuirassés, y avait que toi pour s’occuper des barbaroux ?

- Et tiens ! Et pourquoi pas ?

- Mais toi, alors, t’étais qui ? Maciste ?

- Et bon sang de bonsoir ! Et tu peux me dire pourquoi j’aurais pas dû m’en occuper, moi, des barbaroux ? Voyez vous ça ! Oh ! Ça ! Si tu veux pas que je la raconte, cette histoire, je peux m’arrêter. Tiens ! Voilà ! Vé ! Je vais me taire, tiens ! Hein ? Si tu me crois pas, pourquoi que je te la raconterais cette histoire ?

- Mais allez, je te crois, je te crois, allez ; raconte la moi, raconte, allez, raconte l’histoire…

- Et alors, j’y suis allé, et je les ai tous tués les barbaroux, voilà.

- Tous ? Oh là, là ! Mais comment tu as fait ?

- Et pourquoi que je te dirais comment j’ai, puisque tu me crois pas !

- Mais enfin, si tu me le dis pas, comment je pourrais te croire ?

- Allez, ça va.. Allez. Eh bien, je les ai pris, l’un après l’autre, un à coups de bâton ,un autre au poignard, schlaff ! la patte du cheval ! Et paf ! Le cheval qui tombe et le barbaroux , grand et gros, avec son armure très très lourde, il ne pouvait plus se lever. Les autres au fusil et à la mitraillette…

- Tiens donc ! Tu ne m’avais pas dit que t’avais un fusil et une mitraillette.

- Et sûr que j’avais… Tatatatatatata !

- Mais attends… A l’époque, ça existait les fusils et les mitraillettes ?

- Eh ! sûr.

- Mais enfin, à l’époque des armures, y avait pas de fusils…

- Et qu’est-ce que tu veux que ça me fasse ? En attendant moi j’en avais un, voilà ! Qui c’est qui la raconte cette histoire, hein ? Et tatatatatatata ! Tous ! Tous tués ! Alors je suis retourné voir les pairs de France. Et eux me regardaient, étonnés… “Mais comment as-tu fait ? Comment ? Qui es-tu noble chevalier ? Dis-moi ! Allons ! Dis-le ! Vite ! Allons !” Il n’y avait que Roland qui restait dans son coin sans rien dire. C’est qu’il était jaloux, tu comprends ? Et moi : “Très illustres chevaliers, messeigneurs pairs et barons, et vous, grand empereur, roi et général, à vos ordres, majesté. Je ne suis rien, je promenais tranquillement, montant la garde, car tel est mon travail ; et maintenant, passez, passez et allez ! Faites donc vos affaires et je ferai les miennes”,et parlant ainsi, je restais incliné…

- Incliné ? Et pourquoi incliné ?

- Eh ! Grand couillon ! Tu sais qui c’est, toi, les pairs de France ? Les chevaliers les plus puissants et les plus nobles et les plus forts qui jamais furent au monde ! Et l’empereur ! Dis ! Tu sais qui c’était l’empereur ?

- Ben ! Sûr, c’était Charlemagne.

- Justement, oui, Charlemagne…Et toi, devant Charlemagne,tu t’inclines pas ? Non ? Tu t’inclines pas ? Et c’est ainsi qu’eux sont partis de leur côté et moi du mien…

©Editions de l'Amourier, tous droits réservés

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