Aucun hasard si se trouvent réunis Galerie Catherine Issert, à Saint-Paul, quatre artistes qui ont eu des liens avec notre région. Tous quatre figurent dans « L’introduction à L’école de Nice » (M.Alocco, Demaistre éditeur 1995) à titre « permanent » pour Dolla, Pagès, dits « passagers » pour Dezeuze et Viallat. Ils ont travaillé depuis 1966 et dans l’ensemble persisté jusqu’à ce jour dans l’orientation qui devait fin 1970 prendre le nom de Supports-Surfaces.
Dezeuze, démentant la définition hâtive d’abandon du châssis de quelques critiques superficiels, a construit le principal de sa démarche sur l’analyse de ce support, souplesse du bois, rapports à l’espace, évitement ou réception (aujourd’hui) de la couleur. Dolla (dont on a pu voir Villa Arson, l’an passé des travaux récents) a proposé d’heureuses occupations de surfaces naturelles (eau avec flotteurs, prairies ou neige avec ronds colorés) et s’est aussi préoccupé des teintures et des présentations en suspension des textiles colorés. Pagès (qui exposait en mars au Collège Port Lympia) bâtit de fortes structures liant des matériaux de constructions, sculptures « urbaines », mise au présent convaincante d’un art trop souvent bloqué par les conventions. Viallat enfin, décline infiniment une forme unique dans des rapports toujours renouvelés au support textile, exprimant les couleurs et les textures, un répertoire basic de la Peinture dont on a pu voir à Vence il y un an les premiers pas (1964/1967) à la fondation Hugues.
On consultera avec profit sur ces artistes et une quinzaine d’autres « Les années Supports-Surfaces » de Marie-Hélène Grinfeder (Ed. Herscher) et les propos de R. Monticelli dans « Groupe 70 et Supports-Surfaces » Art-Transit, Marseille.
La Strada n° 3 avril 1999