Toutefois je m’estimais parfaitement en droit de présenter des excuses au baron, et surtout à la baronne
laquelle
- comme je ne vous l’ai peut-être pas encore dit, avait la plus belle paire de cuisses qu’il ait jamais été donné à une main d’homme (d’homme seulement me direz-vous ? Je ne saurais répondre à cette question. Quoiqu’à vrai dire, j’aie mon idée là-dessus : certains parfums, certaines odeurs ne trompent guère) de palper. Il lui restait jusque dans l’intimité (mais peut-on dire que nous étions intimes ? L’intimité n’est hélas pas le fruit naturel de la baise) une sorte de hauteur naïve et même la retenue du frémissement de ses fesses répondait assez à l’idée que je me faisais d’une baronne
Elle était, à vrai dire encore (car je vous ai promis n’est-ce pas de dire vrai) baronne comme j’étais duc ou prince … Alors ?
Autre forme de la folie de Josué
oui… je suis assez d’accord avec vous. Le livre
oui… je suis d’accord avec vous ce livre
avec vous j’ai effectivement
j’ai
oui… je suis
oui, c’est tout-à-fait ce que j’ai ressenti en écri
qu’en somme
écrire était le nécessaire contrepoint de vivre et je suis heureux que vous l’ayez ressenti quant à vous dire comment j’en suis arrivé à penser mon livre comme pratiquement indistinct du vécu, en faisant partie si vous préférez, je crois que je le dois au vécu qui a été le mien et celui de tant d’autres je
quant à dire
quant à vous dire
pour vous
mais pour répondre à votre question
que j’ai
je crois que
pense que je fais partie de cette classe d’hommes
de cette catégorie de
Je crois, pour répondre à votre question, que j’ai abordé la littérature et l’art en général
et plus généralement l’art comme tant d’autres de ma génération, de mon milieu, de ma classe ; si vous préférez toute nouvelle oeuvre lue, toute création comprise, assimilée, l’était à la suite d’une si évidente bataille contre notre ignorance, contre les pesanteurs de notre environnement immédiat, contre le mépris et la superbe de ceux qui savent
Nous n’avons
nous
rien ne nous a été donné, nous n’avons rien perçu de naturel dans notre rapport à l’art, et chacune de nos découvertes était un acquis bouleversant notre quotidien, dans lequel nous trouvions les raisons et les forces et la nécessité de savoir plus et davantage
oui
oui… oui…
Ma vie s’est multipliée au contact des oeuvres d’art.
Ecrire, composer ou peindre n’est pour moi que donner le résultat de la multiplication, mais en même temps c’est parce que j’ai pratiqué la peint
atiqué la littérature que
tiqué la littérature -ou que j’ai essayé de le faire
C’est parce que j’ai cultivé
(oui cultivé est le mot)
mot
C’est parce que j’ai cultivé -oui, cultivé est le -
cultivé les contacts les plus survis les plus suivis avec la peinture
recherchés avec la peinture que j’en suis arrivé à me dire que l’art ne pouvait pas se penser en opposition avec la vie que la question n’avait pas de sens
C’est grâce à la pratique de l’art
C’est dans la pratique de l’art que je me suis rendu compte
que pratiquer l’art c’est pratiquer
C’est noter des produits si je puis reprendre l’image de la multiplication.
Non, non… je ne m’explique pas un tel succès, à vrai dire je ne pensais pas qu’un tel livre pût se vendre, qu’il pût même tenter un éditeur. Ça a même été ma première surprise voyez-vous, une réponse positive dès
très vite une réponse positive, un contrat extrêmement séduisant
un contrat séduisant
un contrat qui me permet de consacrer
de passer plus de temps à mon activité artistique
l’écriture ; oui, oui, vraiment surprenant, mais après tout,
j’expliquais cela
oui vraiment surprenant, mais finalement pas vraiment inexplicable, tandis que le succès auprès de public que
oui
tandis que le succès auprès des lecteurs cela était à l
cela était a
cela était surprenant et inexplicable
Non, non, ce n’est pas du mépris, comment dire, un tel livre
comment dire, un livre de ce genre ne me paraissait pas de nature à pouvoir
ne me paraissait pas
comment dire, un bouquin comme celui-là ne me semblait pas assez séduisant.
Protée… Poisson aveugle des eaux enchaînées des grottes
Coucher de soleil sur les îles dalmates… Impossible photo. Vue chaque fois différente sans doute. Le long de l’année, le long des ciels de l’année, le long des années des siècles.
Vanité de vouloir, comme on dit, saisir l’instant. Quoi ? Comment ? Les rouges diffusent, s’étalent, se transforment, sans à-coups, de la couleur d’un sang qui fuit, à celle des roses qui passent, qui gagne les bleus de la mer et du ciel qu’elle unit tandis que s’assombrissent en des vert-bronze les masses tourmentées d’îles végétales. Et au-dessus de tout des nuages gris-fumée d’incendie parcourent l’espace qui s’éteint.
AOI