Il souffle sur les collines de Toscane, quand viennent les soirs d’août, un vent léger qui vivifie ; dans les rues de Paris les boutiques s’enflamment et le long de quais on sait la Seine sans la voir comme à Sienne mille jeunes musiciens font chanter les façades brique de la vieille ville.
Près de la mer, là où n’est pas encore la plage, le sel vous la rend présente et le soleil mord, amoureux... Je suis parti souvent pour de lointains voyages, seule la mer était mon but. Ça durait des années et ça recommençait.
Les rues Amsterdam se poursuivent. Ronde désespérée. (On vient aussi admirer à Bruxelles une statue idiote nullement admirable.)
Sienne. Ses murs chauds versent leurs mélodies. Symphonie hétéroclite. Fraîcheur des ruelles ; leurs silences.
Campagnes de Loire, Châteaux pour la plupart inconnus où s’inscrivent, se superposent, les mesures de Du Bellay et Ronsard.
Charmes désuets de ces phrases du Marais, enchâssement des cours.
Simplicité écrasante du Baptistère de Florence comme de Dante.
Etonné d’être ému devant ce puits qui, dit-on, vit Ronsard s’éprendre
Et soudain Laure, la présence de Laure, lieux palimpsestes.
Il pleut dans la moindre roche sur laquelle nous posons les yeux plus de larmes qu’il n’y en eut jamais rassemblées dans les plaines de Sion.
Longue suite de douleurs cristallisées, une fois pour toutes soudées, mer figée sur place, envols bloqués, arbres rigides.