YVES UGHES
Station 4 : Judas fusion
je m’agrippais aux branches torves des cistes à feuilles de sauge déjà leurs fleurs mauves étaient tombées et je glissais sur les mots qu’Il avançait qui se dérobaient parfois me laissant l’âme écorchée
dans la frénésie du souffle je me demandais pourquoi l’acharnement des pas à quoi bon rimait cette épreuve de fin de ligne de linge chargé en sueur
d’arbuste en buisson arbre de vie buisson ardent rien décidément rien n’est innocent pour qui s’accroche à la caillasse
sous les crachats Il portera sa croix les pierres et je me déroberai au pas de la fatigue faussée
je crachais le rosé bu la veille la treille en feu nouait ses pampres dans l’arborescence des bronches
un regard élaboré par la torsion du dos et la splendeur des rades souligne celle des montées dans la poussière arrachées s’épanouit ici la fraternité des pêcheurs d’hommes
dans la transe de l’abandon toujours possible l’arbre nain comme horizon comme front scandé sur un mur de lamentations