Pour M.B.
Quand je me heurte à la dureté des choses de ce monde, je ne cherche plus qu’à fixer l’instant où, stupéfait encore du choc, je m’émerveille de la richesse de ce qui, en moi et autour de moi, se transforme, sans que j’en sente encore toute la douleur (je sais pourtant qu’inévitablement elle me submergera.)
Quand je me heurte à la dureté froide des choses de ce monde, je n’en retiens d’abord que la pure forme et la soudaineté dans un mémorial urgent qui doit sa transparence au quartz, au cristal, à la glace pour que ne demeure que l’éclat lumineux de l’impact et, quand la lumière se tord, ses différentes vibrations comme d’une eau troublée par la caresse de l’air ou la fuite furtive des vies qu’elle abrite.
Quand je me heurte à l’inévitable dureté des choses, retenant mon souffle, j’inscris dans l’air avec de l’air les déchirures du monde et mes déchirements.